vendredi 8 février 2008

La vie selon moi

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Enfin des nouvelles, ´z´allez m´dire...
Je sais, je sais, je suis au centre de vos vies. Ne dites pas le contraire, ce serait mentir à vous même.

C´est comme ça, je suis très important, tout ce que je fais, ce que j´entreprend, pourrait être diffusé et décortiqué dans Paris Match ; à l´instar de notre amour de président, Nic.

Et c´est donc ce que je vais un peu faire maintenant, décorticoter ce que j´ai fais dernièrement.

Juste une mise au point ,d´abord, sur le classique "d´où vous écris-je"...

Eh bien de la splendide ville lumière de Teresina, capitale de l´état du Piaui, un peu au centre ouest du nord du Brésil (ça va, tu situs ?). Ici on dit que c´est un Favelão, en français ça donne "favelon", le "on" étant un superlatif... Oui, en matière de modernité et d´avancées sociales, on peut faire mieux que Teresina. Disons que : il fait beau et chaud (39ºC à l´heure où j´écris ces lignes...sic...) et que le plus gros bâtiment de la ville est le stade, énorme, entouré de tout plein de petites maisons en brique dont parfois les toits sont en palmes (de palmiers évidemment, pas de palmes pour nager, vous imaginez un toit en palmes comme ça ?).

Le monde magique du Brésil glorieux et vainqueur et qui aime le foot.

Ça vaut pas la belle Ciudade del Este au sud du Paraguay, où j´étais fin novembre dernier, mais ça se défend pas mal question dénuement.

On m´avait prévenus remarque, le Nordeste n´est pas la silicon valley.

Vrai.

En même, je vais te dire un truc, Patrique (pourquoi Patrique ? Je sais pas). Cette région est vraiment magnifique. Le Pernambouc, le Tocantin, le Piaui... N´importe quel français qui se réspecte ne peut que se mettre à rêver en découvrant cet endroit... démarrer une éxploitation de vin dans le coin, un truc collectif qui éradiquerait la pauvreté de la région et envérrais les enfants à l´école ...

Enfin, ça vaut pour tout le monde, un suisse rêverait d´y ouvrir une éxploitation de montres en chocolat et un anglais d´y faire bouillir de la viande.

Une région magnifique et beaucoup plus variée qu´on ne le pense.
Alors que le Piaui et le Tocantin, plus dans l´intèrieur du pays offre des paysages de semi-jungle traversés par de nombreux Rios, parfois franchement gros, le Pernambouc (l´état de Recife, mon préféré) nous donne à voir avec nos oeils (un oeil plus un oeil, ça fait des oeils et de toute façon je fais ce que je veux) une campagne, pour le coup, vraiment "bonita".

Des collines verdoyantes, toutes rondes, comme dans "Mario". Ne leur manque plus que des yeus et un sourire, de grands arbres ça et là, des Gauchos (tout vêtus de cuirs avec de grandes capes, en cuir aussi et ça sous un soleil de plomb, vraiment n´importe quoi les mecs). Et puis des Fazendas, ces grandes maison de propriétaires, toutes blanches qui datent souvent de l´époque coloniale avec un style hyper portuguais "sobre baroque". Elles ont aussi leurs écuries et toujours, juste à côté, une antique usine toute blanche aussi, pour travailler la canne à sucre. A chaque fois surmonter d´une grande cheminée noire du travail fait. C´est très "Zorro en vacances" tout ça.

Et c´est vrai qu´on se prend à rêver ici... Mon rêve d´éxploit´viticole, je le faisais l´autre jour, en sirotant une bière seul, tranquille, alors que le soleil se couchait devant moi sur la mer et sur Recife. Que des enfant des favelas batifolaient dans l´eau du petit port de la somptueuse ville toute blanche d´Olinda. Que le carnaval touchait à sa fin, que le ciel était déjà rose et violet, au loin des pétroliers géants ornaient la mer de mille petites étoiles de toutes les couleurs... Le vent tout doux qui te caresse, le sourire de gars seuls qui ont, comme toi, choisis cet endroit pour boire une bière et admirer la splendeur d´un couché de soleil sur un géant nommé Brésil...

Pfouah ! je suis déjà hyper nostalgique de tout ça, c´est atroce !

Revenons à mon récit, en fait je vous ai peu parlé de ce que, jusque là, ce fût de voyager ici en stop... Pourtant, je peux vous dire qu´il y en a des choses à dire, j´avoue que c´est un peu la flemme parfois d´écrire sur les trucs "gros comme ça". On sait qu´on risque de s´embarquer pour un long texte.

D´abord, une chose. Depuis hier je suis en bus...

HOUUUUUUUUUUUUU

la HOOOooooonteuuuuu !!!!

Ben oui, un peu la honte, c´est pas faux, n´empêche que vous en avez souvent fais vous du stop au Brésil ? Vous avez souvent fait plus de 3400 Km comme ça dans un pays comme celui-ci ?

Non.

Alors pouet-pouet les hamsters.

J´avoue moi aussi être un peu déçus par mon acte. Je vous éxplique pourquoi quand même.

Il se trouve que j´ai quand même essayer de sortir de Recife pour prendre la route de Bélem, en stop bien entendus. Mais, voilà, le carnaval dur dans le nord plus longtemps qu´ailleurs, ce qui fait que beaucoup de camionneurs longue distance ne bossaient pas jusqu´à la semaine prochaine. Et aussi (parce qu´il ne devrait jamais y avoir de MAIS sans de ET AUSSI), bicôse ces deux villes ne sont pas très reliées ensembles d´un point de vue commerciale. Enfin, à ce que m´en ont dit les gens rencontrer dans la station service où j´ai quand même attendus plus de 24 heures (oui oui, j´y ai dormis, très mal d´ailleurs et à la belle étoile, mais ça, tout le monde s´en fiche quand kiki y trinque).

Bref,

Hier, j´ai finis par admettre la défaite.

Mais ce n´est pas parce que je prend une fois le bus, que je dis non au stop, de toute manière je n´ai pas trop le choix.

Voilà où j´en suis, encore une fois un peu paumé dans une ville située nul part. Mais moins perdus qu´hier et encore moins que demain.

Je suis sortis hors de la gare routière fumer une clope il´y à cinq minutes, la nuit tombe sur Teresina. La chaleur avec, pas beaucoup mais quand même, ça détend les gens et moi aussi.

J´ai des images de carnaval plein la tête, des moments de partages de tambouilles avec mes camionneurs, par des petits matins un peu pisseux au bord de la route. À la frontière de la jungle et de la misère qui rôde dans le pays.

De grands moments d´attentes où l´ambiance à de très fort relents de "Bagdad Café", tant je dépareil dans ces stations essences minables et perdues, mais où les gens ont des cœurs d´or et qui n´hésite pas à t´offrir à manger si tu n´as rien dans les poches. Tu paye en racontant d´où tu viens, ça, ça n´a pas de prix pour les "enraciner" que j´les appels.

Moins paumé, pour sûr. Comme si, à l´image de ces damnés de la route qui m´ont pris en stop jusque là, la vie n´était qu´un long chemin, un perpétuel retour vers sa maison.

Comme ces filles, qui souvent n´ont pas plus de quinze ans et qui attendent au bord de la route qu´un camionneur s´arrête pour les embarquer quelques jours dans leur galère. Quelques jours pour partager un peu à manger et parfois un peu d´amour, pour peu que le gars soit sympa. Et à la fin, elles s´en retourne toujours dans leurs déserts, chez elles.

Comme moi, parce qu´en ce qui me concerne, ça fait déjà un tout petit peu plus de six mois que je suis là. La moitié du chemin est faite et en rentrant à São Paulo via Bélem et Manaus, je commence déjà à prendre la route du retour pour le pays.

La route nº2008 pour ma vie.

P+++++ de nostalgie !

; )

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