mardi 29 juillet 2008

Set off



...1...0...


C'était mon dernier soir aujourd'hui, j'ai bien mangé et bien bu, mais c'est surtout l'amitié de l'un des nôtres qui m'a remplie l'estomac. Merci Zé.

Pas envie d'épiloguer la dessus, tant pis !

Et puis puisque c'est comme la fin d'un super film pour moi, je mets un super générique de fin : et tac.



Buckaroo banzaï, donc.

A bientôt tout le monde.

lundi 28 juillet 2008

Un mariage et un départ



...4...3...2...


Il fais beau, Antonio et Liz se sont mariés. Je m'en vais, content de les avoir accompagnés jusque là. Merci les amis.



Boa sorte, amor e paz para voces !

vendredi 25 juillet 2008

Une vraie boucherie !

...7...6...5...

Depuis quelques temps je ne sais pas ce qu'il se passe, mais mon entourage disparaît mystérieusement. Ce phénomène étrange à commencé fin juin, il y'a un mois. La première victime fût une copine, Sylvie, elle s'est littéralement volatilisée. Pshitt, plus rien, du jour au lendemain ! Elle nous a dit qu'elle partait pour un gros Week End à ce que j'avais compris et puis elle est jamais revenus...

On ne s'en était pas vraiment inquiété mais la même chose s'est répétée. Après Sylvie, ce fût au tour de Chavez, puis Diego, presque coup sur coup. Là on s'est dit qu'il y'avait un problème jusqu'au moment où ce fut à Renaud de disparaître. A partir de là, on à vraiment commencé à flippé avec les copains, certains en sont venus à faire des théories pour expliquer cette chose. La plus courante et celle qui nous paraissait la plus plausible, était peut être aussi la plus fantaisiste de toute. On l'appelait la théorie de "la vraie vie", c'est à dire que les disparût nous quitte et sorte de notre monde par on ne sait quelle "porte", pour entrer dans le monde de "la vraie vie". Bon, c'est une théorie et elle résiste peu à la critique objective. En tout cas ces disparitions se sont complètement emballées ces derniers temps ! En une seule journée, hier, ce sont pas moins de quatre copains qui ont fait "pshitt" , comme ça. Xavier, Widson, Zeno et Thomas m'ont filé entre les doigts, rien à faire.

En fait, le pire maintenant c'est que j'ai tout compris : "la vraie vie" ne fait pas de cadeaux, c'est une pro et elle nous aura tous, moi y compris ! Bref, depuis peu c'est la résignation ici, je me suis mis en tête de l'attendre celle la et fermement. Mais attention, je vais pas me laisser faire moi, elle m'aura pas si facilement cette chose, on va voir ce qu'on va voir, j'compte bien lui donner son pesant de fil à retordre...
Reste à me préparer pour le combat, j'ai pas peur...

N'empêche, le Paradis commence à se faire vide et parfois je suis presque curieux de savoir ce qui se cache derrière cette fichue "porte", des fois qu'elle existerait vraiment...

lundi 21 juillet 2008

Mais dans quel pays de tarés je rentre moi ???



...8...






ET M**** !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Valeu !



...9...



Yo !! Galera !

'BRIGADÃO !!!!


Un peu flippant de r'trouver son carré après un an passé sous la moucharde du côté capricorne de cette bonne vieille Terre... Les plombes passent comme des broquilles en attendant d'r'trouver l'trépe du pays. J'sais que j'passe à côté d'un paquet d'aventures. Tant pis ! Alors on s'rassure comme on peu, on se dit :
Merci Reiser de pas forcément rassurer, mais d'être drôle comme on peu l'êt' là bas !

dimanche 20 juillet 2008

vendredi 20 juin 2008

Est ce que je t'ai déjà parlé du jour ou un indien m'a emmené dans sa tribu pour y faire le rite du "mélange des esprits" ?



...

Non ?

Normal, ça n'est jamais arrivé.

En somme il y a des jours où t'aimerais bien écrire sur des trucs de fou, mais tu préfère faire des blagues.

Et puis il y'a aussi des jours où t'écris pour pas dire grand chose, genre aujourd'hui et le dernier post.

Alors quand même je vais vous montrer un truc dingue :



UN SCORPION !!!!

Et attend, c'est pas finis... :



UNE MYGALE QUE J'AI APPELÉ MYGALOR !!!



Même que j'avais faillis marcher dessus. En vrai elle était grosse comme un gros rat. Normal car mon pote Sam, qui est un quasi-entomologiste, m'a certifié sur le coup que nous avions sous les yeux le plus gros modèle d'araignée du monde. Encore que celle ci était un mâle (alors je sais pas comment il savait ça Sam) et que donc sa femme est encore plus grosse.


Voilà c'était la minute "le blog des animaux de Plop, 8 ans".

Ravis que ça vous ait plu.

Ce soir, fête de la musique oblige, je vais voir "Birdie Nam Nam", je les ai jamais vus. Bonne fête les copains ! Et surtout Big Up à Limogne en Quercy, où il y aura encore une fois, sans aucuns doutes, l'une des plus belles décos du monde.

mercredi 18 juin 2008

Dans la peau de Plop Monsieurvitch

-Une photo que j'ai pris de l'avion.
-...
-Je rigole.



Salut mon petit père, mon Polo...

Aujourd'hui c'est à toi que j'vais causer. Plus qu'un mois et demi avant ton départ et voilà pas qu'tu t'met à douter. Moi, São Paulo et mon père, Brésil, on t'as accueillis comme un roi venus de la vieille Europe. Tu n'étais pas le premier à débarquer de là bas, alors on sait y faire avec les garçons comme toi. Et tu sais toujours pas quoi penser de ton départ, rester : oui, partir : oui aussi...Rinnnnn, un peu lourd coco ! Rafraîchis toi la mémoire, dis toi que déjà, ce que t'as fais ici c'est pas mal... Tu peux (ne pas?) partir tranquille.

Rappel toi, le premier jour...

...wiuwiuwiu... flashback...wiuwiuwiu...fondu au flou, depuis ma chambre de Butanta où je suis en train d'écrire. Y trônent, sur mon unique commode, les vestiges de mes ballades, cailloux du Roraima, Or d'Ilha Grande, coquillages d'Ushuaïa. Mes trophées, mes fiertés...wiuwiuwiuww...flou... et mise au point sur un jeune homme, assis dans un aéroport géant, le "Guarulho international airport", nous sommes le quinze janvier de l'année deux-mille sept, il est six heures du soir...

Il a une jolie p'tite barbe, une casquette rouge et les cheveux longs qui lui font comme des bouclettes derrière sa nuque. Il vient de passer plus de dix heures dans le Paris/São Paulo de neuf heures. Il est assis sur un bloc, perdus, dehors la nuit est tombé et il doit faire vingt degrés, on est en hiver au Brésil.

-Eh ! Mais c'est moi !

Oui, ferme là.

Il mime le type blasé, celui qui sait où il est et pourquoi il y est. Mais ton esprit, Polo, ton esprit lui il ouvre grand les yeux. Tout ce qui passe, toutes ces annonces dans ce charabia que tu ne comprend pas encore, tout doit être imprimé, retenus. Tu n'a jamais inspiré, ouvert les poumons de ta mémoire, aussi profondément, c'est une première et tu ne t'en rend même pas compte, tu n'en as pas le temps !
Une jolie fille, blonde, dans un survêtement bleu au dos duquel est imprimé en lettre capital "BRASIL", passe et te fais un beau sourire. Tu es content, ça rassure, quelqu'un t'a dit "bienvenue!". Tu regarde les plantes vertes du hall, tu regarde le dallage de marbre, les piliers de béton, les serveurs du café habillés en pingouin, les familles qui se réunissent, les couples qui se quittent, tu regarde, regarde, regarde. A ce moment précis, tu pourrais avoir cinq ans, tu te sens tout pareil. Téléporté, avionnisé, d'un bout à l'autre de la Terre, tu t'es catapulté en Amérique.
Arrivé, tu n'y crois même pas, personne ne t'attend, tu es seul, tu vas enfin te frotter à ce dont tu à toujours rêvé : ta foutue liberté. Mais bonhomme, tu es dans dans la cinquième plus grosse ville du monde ! éhéh, t'as pas fini de rire !
Alors c'est la mission, il faut te lever, prendre tes bagages, sur ton dos parce que tu ne sais pas encore que dans les aéroports, les caddies, c'est gratuit ! Et puis tu vas acheter un ticket de téléphone pour appeler un type qui, deux jours avant que tu ne parte, t'as dit "-Ok, tu peux dormir chez moi", Gustavo, qu'il s'appelle.

Acheter un carton de téléphone. Tu baragouine de l'anglais, non ça marche pas. Tu t'essaye aux bribes d'italiens qui te reviennent de ton Bac, passé il y a déjà six ans. Bof, pas beaucoup mieux, mais tu fini par l'avoir ton carton. T'es un vrai winner toi dis donc ?!

-Ouais! Je sais !

Gustavo parle en français au bout du fil : Aaah t'es content, hein ! Tu te voyais déjà montrer tout ce qui t'entoure du doigt en disant: "-ça, caillou !" ou encore: "-Toi, Gustavo, moi, Paul". Couillon, va ! Comme les conquistadors lors de leur premiers contact avec les indiens peut être ? : "-Moi chef, toi, ta gueule".
Ton humour caustique à deux balles ne fera pas d'étincelle ce soir, mon cher.
Quoi qu'il en soit, ton sauveur va passer te chercher, mais dans trois heures... ça fais déjà deux heures que t'attend, mais ça c'est vrai que tu t'en fout pas mal. Tu es arrivé à São Paulo !
Excellent ! Trop bien ! Tout le monde t'as dit que c'était peut être la ville la plus moche du monde et toi t'es super-hypra-heureux d'être là ! Alors là je dis chapeau coco, t'es le meilleur !
São Paulo, El Dorado, ça rime après tout et surtout c'est sur le même continent !

Alors à toi la grande vie.

Cinq heures plus tard, après que Gustavo soit venus te chercher dans son rutilant 4fois4 Ford, tu es en terrasse du "Filial", café historique du quartier festif de São Paulo, Villa Madalena. Des pingouins te servent ta première Caïpirinha, Gustavo te regarde en souriant et en te parlant des filles d'ici. Tu ne l'écoute pas vraiment, la caïpirinha, que plus tard tu appeleras familièrement "caïpi", c'est bon, ça goûte, tu te dis. T'es gentil, t'es un brave gars, tu sais plus où t'habite, bienvenus sur la lune, Polo. Bois un coup, va.

Et maintenant je te regarde, depuis ma casinha de Butanta, mon petit père, petit frère, tu peux être fier, c'est déjà pas mal ce que tu as fais ici, ouais, ça vaut bien un retour direct São Paulo/Paris, avec l'avion de seize heures... Samedi trente juillet de l'an deux-mille huit.

D'ici là, fais ce que tu dois faire, dire au-revoir à ton Amérique à toi.

-Encore une photo que je n'ai pas prise, mais que j'aurais pu. Elle à été faite de l'Edificio Italiano, pour ceux qui connaissent. En face c'est la "vague" de Niemayer, j'aime bien ce building. Derrière, c'est la Paulista.



Pendant que j'écrivais ce post, j'écoutais "Modest Mouse", l'album "We Were Dead Before The Ship Even Sank" paru en 2007, qu'est pas mal du tout, enjouer quoi; sinon je buvais de la bière "Antartica" et fumait des cigarettes "Carlton" (les meilleures du monde).

Merci à Prada, Hugo Boss, Bentley et Haribo d'être des marques.



samedi 7 juin 2008

Spéciale cacedédie à ma p'tite famille !


Salut les copains,

Aller comme d'hab', un petit mot d'excuse pour te dire que c'est pôs bien ce que je fais de pas finir de raconter mes aventures intra-ordinaire (réfléchis toi aussi sur ce mot : "intra-ordinaire", je suis pas très sûr de ce que ça veux dire non plus, je viens de l'inventer).

Faudra bien que je vous raconte un jour l'effet que ça fait, pour un jeune gars comme moi, de se réveiller un beau matin en haut d'un volcan éteint depuis la nuit des temps, tout là haut, à la frontière du Brésil avec le Vénézuela (à votre droite) et de la Colombie (sur votre gauche)... surplombant la jungle et salué par le chant des Aras géants. Ouais.

En attendant, je viens de lire un petit article sur un blog que j'aime bien "les mots ont un sens" et ça m'a rappelé ces bons débats bien chauds qu'on avait eu en famille (je vous aime!), avec tantes, oncles, cousines, cousins, chats, crocodiles, brins d'herbe etc... Durant ce fameux printemps 2005.

On se prenaient les cocos sur... Tintintin!!!.... : Le TCE !!! héhé...

AaaaaaaaH... On était pas tous d'accord ! Alors qu'on est si proche d'habitude sur tellement de sujets. Mais c'est ça qu'est bien, je revendique bien haut le besoin de débat en famille. Y'a pas meilleur endroit pour parler politique que la famille. Parce que c'est risqué.
Ben oui, personne à envie de se brouiller à mort en famille, vus que c'est -en général- les premiers à t'accueillir au paradis (enfin je crois, après Saint Pierre, c'est eux et puis ils te montrent où c'est les chambres, la salle de bain, les waters...), alors du coup t'es bien obligé de faire attention à ce que tu dis et comment tu le dis. Et moi je trouve que ça permet de poser serein les problèmes du cassus-belli sur lequel le combat d'idée va avoir lieu.
Attendez, j'ai pas dit qu'il y'avait jamais de dérapages ou de grosses vautres bien orgueilleuses, eh, ça fais partie du jeu, sans, y'aurait pas d'enjeux. Mais voilà, en famille, tu vois, tu sais qu'il y'aura toujours un pardon, une excuse, qui n'oubliera pas de te réconcilier aussi sec avec ta Tata ou ton Tonton bien aimé (surtout que des fois ils te font des chouettes cadeaux à noël ou à ton n'anniversaire, pas tout le temps, malheureusement, mais ça arrive).

Bref, de lire ce truc, sur ce blog, ça m'a rappelé ma petite famille et ça m'a donné envie de leur dire bonjour à tous et comment ça va et que j'pense à vous depuis le nouveau monde et que j'suis bien content de savoir que vous existez ! Même que j'ai pas écris beaucoup de lettres, ben c'est pas pour ça que j'oublie les proches... Et donc j'écris ce petit post...

C'est bizarre de penser à sa famille en lisant un texte qui cause de lois constitutionnelles européennes, mais c'est pour ça que j'la kiffe ma millefa ! Alors cette fois je conclurais en disant bon vent à tous et surtout à Mémé, Tata , Tonton (je sais qu'ils adorent se faire appeler comme ça !), Cousin et Cousine !

Et aller, une petite photo de oim, sur la bête, pour montrer comment que j'étais pas peu fier une fois là haut !




Histoire de pas oublier de vous faire baver sur mes balades ! héhé !

Ciao, j't'embrasse famille !

jeudi 22 mai 2008

Grapefruit moon

J'pensais écrire un truc ce soir, j'avais acheté de la bière, j'ai des cigarettes...

Et puis je me suis mis un album de Tom Waits, pour me mettre dans l'ambiance...

C'est la classe, pas envie d'écrire, juste envie d'écouter ce mec. Boire. Fumer. Le luxe.

Embrassades sincères




Grapefruit moon, one star shining, shining down on me.
Heard that tune, and now I'm pining, honey, can't you see?
'Cause every time I hear that melody, well, something breaks inside,
And the grapefruit moon, one star shining, can't turn back the tide.

Never had no destination, could not get across.
You became my inspiration, oh but what a cost.
'Cause every time I hear that melody, well, something breaks inside,
And the grapefruit moon, one star shining, is more than I can hide.

Now I'm smoking cigarettes and I strive for purity,
And I slip just like the stars into obscurity.
'Cause every time I hear that melody, well, puts me up a tree,
And the grapefruit moon, one star shining, is all that I can see.

Grapefruit moon, Tom Waits, Album : Closing Times, 1973

lundi 19 mai 2008

"Va com Deus, Irmão !" (suivi de "Bonus vidéo")



-"Va com Deus, Irmão !"


Le premier gars à m'embarquer... Ouch!
-Marche avec Dieu mon pote.


C'est souvent comme ça qu'on me saluait, lorsque je quittais quelqu'un avec qui j'avais passé quelques heures ou quelques jours, à partager la soupe du quotidien, sur la route ("hey cowboy style, quand tu nous tiens").
A force, c'est le genre de petite phrases qui te rendent mystique, pas au sens de la foi en Dieu -je cultive pas ces trucs et j'ai toute ma vieillesse pour ça. Non, au sens de la foi en nous autres, les Hommes, les frères et les sœurs, damnés ou conquérants, tous pareils, splendides loosers bien paumé qu'on est.


Le mec le plus paumé que j'connaisse... Pas méchant, hein, paumé.


Après presque cinq jours de balade, donc, pour relier Brasilia à la côte du Nordeste (c'est beaucoup, c'est ma faute); mon camionneur Saulo, qui m'a pris en stop dans l'état du Piaui (après mon fameux détour de 2000Km) et avec lequel j'ai parcourus pas loin de 1500 bornes, m'apprend peu de temps avant d'arriver là où je pensais arriver (cad : Recife), qu'en fait sa route s'arrête (de poisson) à Campina Grande... C'est la Capitale du Paraiba et c'est surtout 200 km avant Recife, capitale du Pernambouc, Brésil. Et bien sûr, le carnaval que je n'veux louper sous aucuns prétexte, commence... demain.M***E !

Campina Grande est pas belle, perdue dans le désert. Remarque, au milieu d'une mer infinie de terre rouge comme ça avec son architecture des 50's, on se croirait dans l'une des Chroniques Martiennes de Ray Bradbury, elle a au moins ça pour elle.

J'enrage.

Cinq jours de galère et voilà un nouveau pépin. Après un jour et demi de bahut, on arrive dans cette nouvelle citée dont je n'ai jamais entendus parler. En plus le soleil se couche, donc pas le choix : je passe une dernière nuit avec Saulo, Luciano et la Petite. Demain, je dois me lever aux aurores et trouver une bagnole pour aller jusqu'à Recife et sa fête. Mes compagnons me rassure et me certifie qu'il y'aura tout plein de gens pour m'embarquer. Beaucoup de gars de Campina iront passé le carnaval là bas... N'empêche, je vais encore devoir dormir sous un camions dans un hamac. Et ce que je ne sais pas encore, puisque personne ne me prévient (les brésiliens sont les rois des mauvaises surprises, sans conséquences, mais parfois bien lourdes), c'est que cette nuit, la semi-remorque sous laquelle je roupille sera en chargement. En gros y'aura un petit fond sonore pour te bercer, pitit polo... Héhéhé, hin hin hin, arfh, la nervosité en fait...
Je suis exténué et je n'aurais pas droit, pour cette fois encore, à une vraie nuit de repos, dans un vrai lit, plus de quatre heures. Je suis pas marin moi ! Tant pis, je me suis interdit de me plaindre... Mais pas de m'engueuler intérieurement, c'est ça qu'est bien quand tu voyage seul. Quand il y'a un problème personne n'en paye les pots cassés, excepté toi même. Je me connais, j'aurais eu quelqu'un sous la main dans ces moments (nombreux), j'aurais fais des blagues cyniques jusqu'à saturation totale (ce à quoi d'ailleurs je m'auto-soumettait, où comment ne pas savoir gérer ses problèmes par "l'abstraction-du-monde-réel-à-travers-la-méditation-intérieure
-béatifiante-de-la-contempation-des-infinités-de-son-océan-intérieur" ou "cosmo-bulle")...

Une nuit de plus à partager le pain avec mes acolytes de vadrouilles. Eh bien, comme rien n'est inutile, je vais enfin lever le voile sur le mystère de la petite Causette, qu'on à embarqué dans notre voyage. En fait elle n'est pas là pour ce que je croyais au tout début, du moins pas que pour ça. Elle fait aussi la cuisine, nettoie le camion, cajole mon ami le soldadito du bon dieu, Saulo et fait toutes sortes de petites tâches, en y rechignant plus ou moins. En fait, surtout, elle saisie là une occasion de se sortir de son trou sinistre du désert nordestino. Pour trois jours ou pour toujours. Comme dans les films américains, où la petite blonde de l'Alabama quitte son bled pour faire flamber les planches de Broadway, via les zincs cradingues de Détroit.
Elle n'a pas l'air d'en être à son coup d'essai puisque tout les petits trucs qu'elle fait, elle les entreprend d'elle même. Ce dernier soir que nous passerons ensemble, tout les quatre, c'est donc elle qui fais la potée. Pas plus mal d'ailleurs, parce que les pâtes froides aux oeufs et à la graisse de je sais pas quoi, que nous préparaient les gars jusque là, j'en avais un peu marre. Au menu, des haricots et du lard, ça change, je suis content !


-Du beurre ? Oh les mecs fallait pas, c'est trop !


La discussion, qui tourne généralement autour des itinéraires prochains que vont suivre tonton et fiston, vire finalement autour de notre cuisinière... Et ça au gré d'une question que me pose Luciano :

-"Ho, Gaucho (depuis que je suis dans le nord c'est mon surnom, parce que les Gauchos sont blancs aux yeux clairs là bas), quel âge tu lui donne à elle ?" Qu'il me pose comme sèche le vieux.

Alors moi, gentil et surtout parce que la réponse me fait peur, je la regarde, je fais mine de bien réfléchir; Causette à l'air super gênée, elle met sa tête dans ses mains, comme un enfant qui voudrait se cacher...

-"Heu 20 ans, 18 ?" Je réponds, dans l'espoir de dire la vérité.

Eclat de rire de Saulo et Luciano...

-"Mais non, regarde la ! Elle en a pas plus de 15 ! 14 maximum !" Qu'ils me balancent en coeur.

Voilà, on se traîne une gamine, qui travail pour nous, à des centaines, peut être mille kilomètre, je sais plus, de sa maison. Je suis pas choqué, disons que je m'attendais bien à des trucs comme ça. Le problème c'est l'apparente banalité de la situation pour ceux qui m'accompagne et puis surtout la honte bien visible de la fille, elle a pas l'habitude qu'on lui accorde de l'attention et encore moins quand ça vient d'un étranger. Et puis, elle voit bien que je ne trouve pas ça normal, parce qu'elle sait et ils savent tous au fond, qu'on devrait avoir d'autres choses à faire quand on a 14 ans, que de se donner corps et âmes à un camionneur de passage. Mais la vie et la liberté que je déclame partout n'ont pas la bonté d'âme qu'on leur prête souvent. Elles appliquent assez régulièrement, malheureusement, le principe de réalité, plus proche d'un Malthus que d'un Luther King. Cette situation n'a rien d'étonnante, elle d'une triste banalité, mais ce n'est pas pour autant que je l'accepte.


"Causette" et Lui


En tout cas sur le coup, la seule chose que j'trouve à faire, c'est donner autant de petits coup de mains que je peux à Causette et puis lui sourire, lui montrer qu'elle à pas à être gênée de quoi que ce soit. Ça a marché , puisqu'après une nuit des plus pénibles et de trop rapides adieux à mes collègues de route, elle fût la plus insistante pour m'adresser le fameux : -"Ho Gaucho ! Va com Deus, Gaucho !"
Et moi je m'en vais trouver une nouvelle tire, destination Recife.


La route vue du camion




Bonus : Je vous ai jamais parlé de mon premier de l'an à Rio ? Quelques images valent un grand discours, pour sûr !




A la prochaine, mon (ma) pote (pate)!

vendredi 16 mai 2008

Interlude



Un beau texte, éternel, malheureusement



Des armes , des chouettes, des brillantes
Des qu’il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu’il faut caresser comme pour le plaisir
L’autre, celui qui fait rêver les communiantes

Des armes bleues comme la terre
Des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme
Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d’une femme
Qu’on garde au fond de soi comme on garde un mystère

Des armes au secret des jours
Sous l’herbe, dans le ciel et puis dans l’écriture
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures
Et qui mettent la poésie dans les discours

Des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d’un vers français brillant comme une larme





Je sais que Ferré dénonce ici la Peine Capitale, mais ce pauvre homme qui traîne sa maison chaque jours que son Seigneur lui offre, n'est il pas un condamné ?

C'est un spectacle quotidien, ça se passe dans les grandes avenues de Rio, de São, de notre sacro-saint "village mondial".

mercredi 14 mai 2008

Et je t'éxplique même pas pourquoi ce titre si bizarre !


Continuons, j'ai encore tellement de choses à te dire, l'ami.

Je m'excuse, indécrottable que je suis, incapable de finir mes posts quand je les commence ! Hier je te balance un titre de fou, digne des plus beaux films "nouvelle vague" en Chine populaire des 80's et je m'arrête là... J'pouvais pas continuer, j'avais cour.

Pourquoi, "l'impossible deuil ou l'éternel retour"? Pourquoi "tristesse et joie" ou encore "nostalgie et ressentiments" (enfin des trucs comme ça)?

Avant de me lancer dans une explication fouillis et compliquée (parce que peut être n'y a t il pas d'explication à mes effets de style pourris, outre ma médiocrité littéraire), je vais plutôt tâcher de reprendre où j'en étais.

Physiquement, je suis sur la br 220, je fonce sur la côte brésilienne, où le carnaval m'attend. Je suis à bord d'un camion Volkswagon nommé TRACTOR (si si, c'est vrai), aussi neuf que déjà défoncé. Psychiquement, je suis quelque part entre la Road 66 et le Paris/Pékin, paumé mais heureux : je vis un mythe moderne, celui de la liberté de quand on à 20 ans (enfin, 24 en ce qui me concerne, mais on va pas chipoter).
Cette liberté toute neuve, je la savoure, sans en comprendre tout. Il faut du temps pour bien intégrer toutes les contradictions qu'elle implique.
Si j'ai fini mon post d'hier en insistant sur le paradoxe qui émanait de ma situation dans le camion, c'est à dire que j'écoutais un cd qu'on m'avait donné chez les bourgeois brésiliens, alors que j'étais assis dans un camion un peu pérave à côté d'un super prolo brésilien et d'une giga sous-prolo brésilienne; c'est parce que j'avais l'intention de te démontrer comme la liberté se moque des classes auxquels on appartient.
Bien sûr, je sais que si j'avais fais la même chose en étant issus d'un milieu modeste de la paysannerie birmane, je n'aurais sûrement pas traversé tout ces échelons sociaux à la manière d'un passager clandestin. Mais après tout, qui sait ?
Et puis finalement, je préfère idéaliser mon voyage en me disant que n'importe qui peut le faire. Bref, en voilà une drôle d'image que je donne de la liberté : c'est une jolie chose qui se donne à qui veut bien la prendre, pas regardante pour un sous sur la provenance du pékin qui se propose de l'embrasser, à ce titre elle fait peur...

Contexte, toujours, mes acolytes de voyage sont Saulo, le camionneur sympa qui m'a embarqué pour Recife et une jeune fille, qu'on a pris sur la route au milieu du désert... Pourquoi ? Qui est elle ? J'avoue que sur le coup je ne comprend rien à l'attitude de Saulo, qui s'arrête à la fin d'un village perdus du Pernambouc (par village, comprendre deux dizaines de maisons alignées sur une route sans fin au milieu de rien), pour embarquer cette petite nénette...

Première réaction, incrédulité, deuxième acte, méfiance : qu'est ce que Saulo à derrière la tête, on est deux, elle est seule et elle s'embarque pour je sais pas où avec nous. En plus il la tripote quand même pas mal en me regardant genre "tout va bien". Y'a de quoi se poser des questions. D'autant plus que mon chauffeur avait bien brouillé les pistes avec moi, puisqu'il m'avait bien expliqué qu'il était "soldat de dieu" pour l'église "reformiste-néo-évangéliste-du-seigneurs-de-l'apocalypse-des derniers-saints" ou une fadaise dans le genre, comme y'en à des centaines au Brésil...
Alors j'pensais qu'c'était un genre d'enfant de cœur moi, mon Saulo. En plus, le matin même, après une nuit d'attente du tonton de Saulo (hamac sous le camion, temps pipi et frais), j'ai nommé le "senhor" de la route, "O Luciano" qui nous suit avec son camion. Le même Saulo avait vertement condamné son oncle qui justifiait son retard par rapport à nous en éxplicant qu'il s'était envoyer deux frangines dans la nuit (il en était très fier, le poing fermé à mimer ce qu'il avait fait et tout et tout)!


Saulo (à gauche) et Luciano, le tonton. Pause petit déjeuner goût huile de moteur et réparation du boîtier de vitesse de Saulo par un petit matin dégueu. J'ai pris dans la station où on est la pire douche de ma vie, froide et sale, mais pas le choix, ça fait trois jours que j'ai pas senti l'effet du savon sur moi. J'me crois dans "Le salaire de la peur".


Alors bon, j'étais étonné moi que Saulo prenne une petite sur le bord de la route comme ça...

...Et ça continue...

mardi 13 mai 2008

"L'impossibilité du deuil ou l'éternel retour", ou encore "tristesse et ressentiments", ou bien "joie et nostalgie" et caetera, et caetera...



Ouah, ça c'est du titre de post !

C'est genre du sérieux quoi... Et c'est vrai que ça l'est. Ce voyage fait en stop à travers mon nouveau pays fût une autre paire de manche que la "balade" de l'épisode Argentin...

Pour plein de raisons. En un mot, ce treck à travers le Brésil et surtout la manière dont je l'ai fais, aura permis une véritable rencontre entre lui et moi, du moins je le ressens comme ça. Alors tu peux trouver ça un peu présomptueux, je veux dire par là, un peu crâne de ma part; mais c'est la vérité, j'te jure. Je vois plus les choses qui m'entourent de la même manière maintenant. Du moins en ce qui concerne le Brésil; rassure toi : je n'ai pas changé, ou bien ça se voit pas. Disons que j'ai gagné pas mal de "points d'expérience" en peu de temps. J'ai changé de level (comme on dit dans les jeux de rôles sur playstation) ! Juges en par toi même:


Direction Recife
envoyé par plopon

Cette petite vidéo, tu vois, elle est assez représentative de ce que j'éssaie de t'éxpliquer... Voyons voir...

Prenons simplement le contexte, oublions les émotions diverses, qui jaillissent de ces images quand je les regardes.

Après plusieurs jours de galères, je suis enfin dans un camion, direction Recife (du moins c'est ce que je crois - depuis peu j'ai appris à n'être plus sûr de rien). Devant moi la route s'étend à l'infini, il fait beau. C'est la première fois de ma vie que je goûte à cet air nouveau, celui des régions semi-arrides du Pernambouc et du Paraiba et, bien que sur le coup je ne sente pas la différence, aujourd'hui, je pense mieux comprendre l'éxpréssion "changer d'air". Quand on dit ça, mais sûrement le sait tu déjà et peut être est-ce moi qui ne suit pas observateur, on le pense vraiment, l'air change. Pas seulement en chaud ou en froid, il change de goût, il ne dit pas les même choses, ne rend pas les mêmes ambiances : il y a plusieurs airs, comme on est tout plein d'individus propres...
Bref.

La radio chante les même rengaines depuis maintenant presque plus de 24 heures que je suis dans l'engin, avec mon bon ami Saulo qui a daigné m'embarquer un peu dans sa galère et par la même me sortir de la mienne, nous écoutons ces chansons et je les chante presque par coeur maintenant (ou du moins je les ânonnes approximativement). Ce cd que nous écoutons, c'est mon amie Socorro qui me l'a donné, j'ai rencontré cette dame qui s'était prise d'affection pour moi alors que j'étais à Brasilia, lors d'un concert de violon à domicile. Le concert, c'était mon hôte là bas, Thiago, qui le donnait pour une petite troupe de madames. Toutes femmes d'anciens diplomates brésiliens à la retraite, autant dire que j'étais dans "la haute".
Si elle avait eu cinquante ans de moins, ma petite Socorro, p'têt bien qu'une gentille petite amourette aurait pu naître entre nous deux. Non contente de rentrer chez elle pour aller me chercher des cadeaux, elle avait quand même entonnée la chanson "Le Métèque" de Moustaki en mon honneur...
Enfin, quelques jours plus tard, me voilà dans un camion, en train de foncer au milieu de nulle part en écoutant ce son. Mon camionneur en connaît les paroles par coeur (ce sont les grands classiques du carnaval carioca, tout brésilien qui se respecte connaît ça par coeur) mais pas l'origine, un appartement bourgeois de la Capitale Fédérale.


jeudi 20 mars 2008

Ah ben ça faisait longtemps !

Bonjour copain.


Une fois de plus je prouve que je ne suis pas un mec sympa, puisque je ne t'ai pas donné de nouvelles depuis maintenant un mois !

Bon je re-squatte du côté de São Paulo, tu l'auras deviné et en attendant d'en dire plus, je te rassure, tout va bien pour moué.

Tiens, pendant qu'j'y suis, je t'invite (ou t'incite, plutôt) fortement à jeter un coup d'oeil à cet article :

« Si un homme est trop respectueux d’une femme, il ne bande pas », Appel à pétition contre Michel Dubec, le psy qui légitime le viol

De manière à ce que vous signez la pétition liée à cette affaire...

Sinon, promis, juré, craché, je vais t'en dire plus sur ce que j'ai fais à la fin de mon dernier voyage. Mais c'est plus dur que prévus... J'ai un tas de brouillons entamés à ce propos et je sais pas ce qui m'arrive, mais il y'a comme une main invisible qui m'empêche de mettre un point final à mon expérience au nord du pays...

Un mix entre de la procrastination et la hantise de devoir ranger mon beau, mon gros, mon doux voyage dans le tiroir des affaires classées...

Mais je vais y arriver, pas de prob'. Et puis j'aimerais bien te causer de São Paulo, ma ville, qui mérite bien quelques lignes (euphémisme, tu l'auras compris) à son propos.

Voilà en attendant mieux, je te salut bien bas copain !

jeudi 21 février 2008

Moi j´zone. En Amazone...

Et toi ?

Où c´est qu´tu traine ? Dans quel pays ? Dans quel désert ? Dans quelle jungle de béton ou d´enfer vert ?

Dis moi tout, mon frère.

Moi ma zone, c´est l´Amazone. Là où l´araignée est plus réspectée qu´sa sainteté le Papelidé, là où Monseigneur le Varan prêche pour les serpents perché dans des arbres géants...

C´est un trip sous L.S.D, un revival d´Appocalypse Now, j´suis à la Poursuite d´un Diamant Vert, encore un rêve de gosse... C´est ça que j´suis en train de vivre depuis maintenant presque deux semaines.
Et ça vaut le coup.

Ouaip´

Bon, tout n´est pas si simple mon copain, tu t´en doute. Nous autre, les gars du vieux continent, nos tripes sont rarement constituées pour être à l´épreuve de la plus grande jungle du monde. Hier encore, je vidangeais sévèrement, comme dirait San Antonio. Des selles et du sang, dans la fosse d´une cabane d´indien. Petite maison perdue dans l´arrière pays d´Oriximina, chef lieu de l´une des régions Amazonique du Parà.
Mais ne nous en faisons pas. Rester humble, c´est la moindre des choses. Si souffrir un peu est le prix à payer à cette immensité pour pouvoir l´approcher, alors ok, je ne dirais rien. Au contraire, je trouve la taxe bien peu honéreuse en comparaison de ce que m´offre ici ma mère nature.
Généreuse, dangereuse, carrément somptueuse.
Jamais je ne l´ai sentie aussi grande et noble qu´aujourd´hui. J´ai bien eu un peu peur quand je crevais de fièvre dans mon pieu alors qu´il faisiat 40ºC dehors, mais puisque tout va mieux et que je peux enfin reprendre le chemin, j´éstime que j´ai mon visa pour l Amazonie maintenant.

Je n´ai pas écris depuis longtemps, je sais.
D´abord, le voyage en Amazone implique d´utiliser beaucoup le bateau, ça prend beaucoup de temps donc pas d´internet, et puis dans les bleds visités jusque là, il faut pas rêver, la communication d´avec la reste du monde est assez réduite.

Ça découle directement de mon choix de ne surtout pas rester dans les sentiers battus par les guides que j´ai d´ailleurs jeté depuis longtemps. Ma carte et mes rencontres m´aiguille, à la manière du couteau de Rahan.

Je ne savais plus trop comment appeler mes déambulations brésiliennes depuis quelques temps, ce n´était plus du tourisme... C´est du voyage, du vrai. Je suis seul, avec deux acolytes, à passer par là où l´on passe. Et c´est très cool. On à suivis quelques conseils, dont ceux de Gérard, un anthropologue rencontré à belém, qui nous ont bien aidé à ne pas suivre les meutes de touristes enragés par leur pseudos découvertes de terres vierges... Merci Gégé.

Depuis que j´ai commencé cette nouvelle étape, je me trimbale avec deux super bonshommes, Sam et Nico. Ces deux belges que j´ai rencontré à Belém, sont agronomes, autrement dit ils en connaissent un brin sur ce qui nous entoure ici. Pour moi c´est le pied, lors des sortis en forêts tout s´éclaircis autour de moi. Leur éxplications valent leur pesant d´or et surtout ils n´ont pas froids aux yeux. C´est comme ça qu´on déniche les béstioles et qu´on cause avec les perroquets.

C´est aussi comme ça que l´on fait des rencontres.

Mais ça, c´est plus de mon domaine.

Tout bêtement parceque c´est moi qui parle Portuguais, faut avouer que c´est bien pratique.
Et puis je suis assez sociable, il faut bien le dire, ce que réfuterons en bloc nos amis belges, mais vous connaissez certainement la légendaire mauvaise foi de ces gens du plat pays. ;)

Aujourd´hui je reprends non pas la mer, mais le fleuve, direction Manaus, peut être la dernière étape de mon voyage et là je viens de perdre mon temps à éssayer de mettre des photos sur le blog.

Hors, mon ami, tu sais comme moi que tant que nous ne changerons pas cet état de fait : "le temps c´est de l´argent."

Je suis donc obligé de te planter là, pour l´instant, il faut que j´aille faire mon sac.

Et puis peut être un peu coco, comme on dit ici !

J´vous embrasse parents, amis, chats. belle plante.

mardi 12 février 2008

Plop Monsieur au pays des voleurs...

Ç´aurait put être une histoire des Milles et une nuits, une histoire de petits voleurs, les copains d´Aladin, quelque part entre Bagdad et Islamabad, mais ça s´est passé dimanche soir, à Belém...

Mauvais endroit, mauvais moment. Un classique. Sauf que cette fois c´est moi qui y´est ... Trois petits lascars en byciclette dans une rue d´un port mal famé. Hop on saute du vélo, hop on me cale contre le mur, on me fait les poches. Un coup de vent. Et le temps de réaliser qu´il faut courir, ils m´on déja mis trente mètre dans les dents...

Plus de carte et la caméra s´est fait la belle.

Nuit de voyageur de passage dans la ville de Belém. Demain j´prend le bateau pour Manaus.

Y´a des sacrés nids de poules sur ma route, avancer quand même, aller de l´avant. J´en connais qu´auront du beurre à mettre dans les épinards cette semaine.

Et c´est tant mieux pour eux.

vendredi 8 février 2008

La vie selon moi

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Enfin des nouvelles, ´z´allez m´dire...
Je sais, je sais, je suis au centre de vos vies. Ne dites pas le contraire, ce serait mentir à vous même.

C´est comme ça, je suis très important, tout ce que je fais, ce que j´entreprend, pourrait être diffusé et décortiqué dans Paris Match ; à l´instar de notre amour de président, Nic.

Et c´est donc ce que je vais un peu faire maintenant, décorticoter ce que j´ai fais dernièrement.

Juste une mise au point ,d´abord, sur le classique "d´où vous écris-je"...

Eh bien de la splendide ville lumière de Teresina, capitale de l´état du Piaui, un peu au centre ouest du nord du Brésil (ça va, tu situs ?). Ici on dit que c´est un Favelão, en français ça donne "favelon", le "on" étant un superlatif... Oui, en matière de modernité et d´avancées sociales, on peut faire mieux que Teresina. Disons que : il fait beau et chaud (39ºC à l´heure où j´écris ces lignes...sic...) et que le plus gros bâtiment de la ville est le stade, énorme, entouré de tout plein de petites maisons en brique dont parfois les toits sont en palmes (de palmiers évidemment, pas de palmes pour nager, vous imaginez un toit en palmes comme ça ?).

Le monde magique du Brésil glorieux et vainqueur et qui aime le foot.

Ça vaut pas la belle Ciudade del Este au sud du Paraguay, où j´étais fin novembre dernier, mais ça se défend pas mal question dénuement.

On m´avait prévenus remarque, le Nordeste n´est pas la silicon valley.

Vrai.

En même, je vais te dire un truc, Patrique (pourquoi Patrique ? Je sais pas). Cette région est vraiment magnifique. Le Pernambouc, le Tocantin, le Piaui... N´importe quel français qui se réspecte ne peut que se mettre à rêver en découvrant cet endroit... démarrer une éxploitation de vin dans le coin, un truc collectif qui éradiquerait la pauvreté de la région et envérrais les enfants à l´école ...

Enfin, ça vaut pour tout le monde, un suisse rêverait d´y ouvrir une éxploitation de montres en chocolat et un anglais d´y faire bouillir de la viande.

Une région magnifique et beaucoup plus variée qu´on ne le pense.
Alors que le Piaui et le Tocantin, plus dans l´intèrieur du pays offre des paysages de semi-jungle traversés par de nombreux Rios, parfois franchement gros, le Pernambouc (l´état de Recife, mon préféré) nous donne à voir avec nos oeils (un oeil plus un oeil, ça fait des oeils et de toute façon je fais ce que je veux) une campagne, pour le coup, vraiment "bonita".

Des collines verdoyantes, toutes rondes, comme dans "Mario". Ne leur manque plus que des yeus et un sourire, de grands arbres ça et là, des Gauchos (tout vêtus de cuirs avec de grandes capes, en cuir aussi et ça sous un soleil de plomb, vraiment n´importe quoi les mecs). Et puis des Fazendas, ces grandes maison de propriétaires, toutes blanches qui datent souvent de l´époque coloniale avec un style hyper portuguais "sobre baroque". Elles ont aussi leurs écuries et toujours, juste à côté, une antique usine toute blanche aussi, pour travailler la canne à sucre. A chaque fois surmonter d´une grande cheminée noire du travail fait. C´est très "Zorro en vacances" tout ça.

Et c´est vrai qu´on se prend à rêver ici... Mon rêve d´éxploit´viticole, je le faisais l´autre jour, en sirotant une bière seul, tranquille, alors que le soleil se couchait devant moi sur la mer et sur Recife. Que des enfant des favelas batifolaient dans l´eau du petit port de la somptueuse ville toute blanche d´Olinda. Que le carnaval touchait à sa fin, que le ciel était déjà rose et violet, au loin des pétroliers géants ornaient la mer de mille petites étoiles de toutes les couleurs... Le vent tout doux qui te caresse, le sourire de gars seuls qui ont, comme toi, choisis cet endroit pour boire une bière et admirer la splendeur d´un couché de soleil sur un géant nommé Brésil...

Pfouah ! je suis déjà hyper nostalgique de tout ça, c´est atroce !

Revenons à mon récit, en fait je vous ai peu parlé de ce que, jusque là, ce fût de voyager ici en stop... Pourtant, je peux vous dire qu´il y en a des choses à dire, j´avoue que c´est un peu la flemme parfois d´écrire sur les trucs "gros comme ça". On sait qu´on risque de s´embarquer pour un long texte.

D´abord, une chose. Depuis hier je suis en bus...

HOUUUUUUUUUUUUU

la HOOOooooonteuuuuu !!!!

Ben oui, un peu la honte, c´est pas faux, n´empêche que vous en avez souvent fais vous du stop au Brésil ? Vous avez souvent fait plus de 3400 Km comme ça dans un pays comme celui-ci ?

Non.

Alors pouet-pouet les hamsters.

J´avoue moi aussi être un peu déçus par mon acte. Je vous éxplique pourquoi quand même.

Il se trouve que j´ai quand même essayer de sortir de Recife pour prendre la route de Bélem, en stop bien entendus. Mais, voilà, le carnaval dur dans le nord plus longtemps qu´ailleurs, ce qui fait que beaucoup de camionneurs longue distance ne bossaient pas jusqu´à la semaine prochaine. Et aussi (parce qu´il ne devrait jamais y avoir de MAIS sans de ET AUSSI), bicôse ces deux villes ne sont pas très reliées ensembles d´un point de vue commerciale. Enfin, à ce que m´en ont dit les gens rencontrer dans la station service où j´ai quand même attendus plus de 24 heures (oui oui, j´y ai dormis, très mal d´ailleurs et à la belle étoile, mais ça, tout le monde s´en fiche quand kiki y trinque).

Bref,

Hier, j´ai finis par admettre la défaite.

Mais ce n´est pas parce que je prend une fois le bus, que je dis non au stop, de toute manière je n´ai pas trop le choix.

Voilà où j´en suis, encore une fois un peu paumé dans une ville située nul part. Mais moins perdus qu´hier et encore moins que demain.

Je suis sortis hors de la gare routière fumer une clope il´y à cinq minutes, la nuit tombe sur Teresina. La chaleur avec, pas beaucoup mais quand même, ça détend les gens et moi aussi.

J´ai des images de carnaval plein la tête, des moments de partages de tambouilles avec mes camionneurs, par des petits matins un peu pisseux au bord de la route. À la frontière de la jungle et de la misère qui rôde dans le pays.

De grands moments d´attentes où l´ambiance à de très fort relents de "Bagdad Café", tant je dépareil dans ces stations essences minables et perdues, mais où les gens ont des cœurs d´or et qui n´hésite pas à t´offrir à manger si tu n´as rien dans les poches. Tu paye en racontant d´où tu viens, ça, ça n´a pas de prix pour les "enraciner" que j´les appels.

Moins paumé, pour sûr. Comme si, à l´image de ces damnés de la route qui m´ont pris en stop jusque là, la vie n´était qu´un long chemin, un perpétuel retour vers sa maison.

Comme ces filles, qui souvent n´ont pas plus de quinze ans et qui attendent au bord de la route qu´un camionneur s´arrête pour les embarquer quelques jours dans leur galère. Quelques jours pour partager un peu à manger et parfois un peu d´amour, pour peu que le gars soit sympa. Et à la fin, elles s´en retourne toujours dans leurs déserts, chez elles.

Comme moi, parce qu´en ce qui me concerne, ça fait déjà un tout petit peu plus de six mois que je suis là. La moitié du chemin est faite et en rentrant à São Paulo via Bélem et Manaus, je commence déjà à prendre la route du retour pour le pays.

La route nº2008 pour ma vie.

P+++++ de nostalgie !

; )

lundi 4 février 2008

Not "Lost in translation", just "Lost"

Bonjour, chers lecteurs assidus et goulus.

Aujourd´hui, c´est de la ville de Recife que j´écris, la "Venise du Brésil" comme que les gars du coin y parlent.

Nous y reviendrons un autre jour (peut être auprès d´un bon feu en fumant une bonne pipe de bon tabac).

Bref,

Wopa ! (cri poussé par tout bon brésilien qui se respecte et qui sert un peu à tout)
Ouais, wopa ! C´est le cas de le dire, car mon voyage ne fût pas de tout repos... non non non, n´allez pas croire ça.

Comment dire ?

Disons que j´ai fait un petit détour imprévus.

De 2000 km.

Ça y´est c´est dit, ça fait du bien !

Et bien oui, ma bonne étoile m´a jouée un petit tour cette semaine. Sortir de Brasilia fût chose aisée, le stop au Brésil n´est certes pas une pratique courante, mais les routiers de toutes sortes se montrent plutôt sympas et je n´attend pas tant que ça sur le bord de la route. Trop sympas peut-être.

Les faits :

Je me décide enfin à reprendre la route mardi dernier, direction Recife. À peu près 1600 Km sépare Brasilia de ma déstination.
La fleure au fusil, je pars de bon matin de la maison de mon ami Thiago, qui m´a si gentiment acceuillis chez lui pendant mes quatre jours dans la capitale.
Aussi, pour me faciliter la tâche, je décide de me poster à un endroit stratégique si il en est, le "posto fiscal", la frontière entre l´état de Brasilia et du Goias. Petite pluie fine, les nuages grisonnes, Brasilia ne veut plus de moué, il est temps de partir.

Ainsi commence un périple à travers le Brésil, ce pays continent, qui dureras presque cinq jours...

Ce mardi matin, en attendant un camion pour arriver à bon port le plus vite possible, j´étais loin d´imaginer ce que j´allais endurer pendant la fin de la semaine à venir.

Rien de grave bien sûr. Rassure toi mon ami, ma mère, mon chat.

En somme, ton copain Plop monsieur à appris ce que le mot patience veut dire, à la dure, c´est à dire en la pratiquant, la patience.

Au bout d´une petite heure à demander au différent camioneurs de passage vers où se dirigent-ils, l´un d´entre eux, appelons Galèrio, me dit que "oui, ça pour sûr qu´il se dirige vers Recife", ou plus exactement vers une route très fréquentée par des camions qui vont direc´ là oû je veux aller.

"Super tope là copain."

Oui, on a tendance à ne pas faire la fine bouche, quand on voyage comme je le fais. La simple promesse d´un futur qui chante et de lendemains meilleurs, suffit à faire qu´on accepte certains plans, parfois sans réfléchir... En même temps, sur le coup, mon Galèrio avait l´air bien convaincus de ce qu´il m´avançait.

Donc je pars avec lui, direction la route merveilleuse qui va direc´ à Recife et sur laquelle j´aurais même pas besoin de demander, pour me faire embarquer dans une machine avec des roues et un moteur.

Seulement voilà, 24 heures de route non stop plus tard, Kiki,votre serviteur, est lâché par Mr Galério dans un bled au fin fond de l´état du Maranhão... Tout au nord du Brésil, 2000 bornes trop loin de ce qui était prévus... Vraiment nulle part.

Alors là, dans ces conditions, tu toussotte un peu, tu te gratte la tête, tu regarde très très loin (des fois que tu reconnaîtrais pas le coin) et au bout de cinq/dix minutes,le temps de comprendre ce qui t´arrive, tu te pose enfin LA question :

-"MAIS P++++ DE B++++ DE M++++ !!!! OÙ JE SUIS LÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀ ?????!!!!!!"

Question hautement philosophique. On est où ? qui est on ? Tout ça on se le demande souvent, mais là dans ma situation, le sens qu´elles ont pris était bien plus lourd de conséquences.

Lost, comme disent nos énemis les anglais.

Bon je continuerais plus tard, mon clavier est atroce et ici, internet coûte des sioux.

Sinon Recife, eh ben c´est pas de la gnognotte, c´est moi qui vous le dit.

Bisous goût bitume pour tout le monde.

dimanche 27 janvier 2008

Bienvenus Plop Monsieur à Bizarria

Voilà,

Première étape de mon voyage en stop à travers le Brésil et déja un paquet de pouet pouet à raconter.

Brasilia... ou plutôt Bizarria.
Enfin une ville déssinée par des robots, pour les hommes ! Non, sans rire, cette cité est complètement dingue. Du jamais vus. En fait, comme si on avait laissé au Corbusier le soin de redéssiner Paris...

Qu´est ce qu´il aurait fait ?...

-¨Bon, les gars, on m´à dit de faire une ville nouvelle. Alors j´ai eu une idée... en regardant ma règle et mon équerre, j´me suis dit : on va faire une ville en lignes droites et en angles carrés.¨ Qu´il aurait dit le Corbusier. -¨Et après, avec ces angles et ces lignes et ben on va metre des cubes dedans ! C´est pas chouette comme idée ça les gars !?¨

Et nous on aurait répondus :

-¨Ah ben écoute vas-y écoute, hein, fais comme tu le pense, nous on y connais rien...¨

Érreure ? Je sais pas... Brasilia, déssinnée par Niemayer, le Corbusier Brésilien, est loin d´être un échec. Dans son genre, c´est une réussite, mais voyez vous, cher ami, les avenues de 200 mètres de larges, les perspectives de cubes, les espaces entres les constructions, tout ça, ça fait parfois un peu trop... Pas question de se déplacer à pied dans la ville, c´est trop géant...

En fait, c´est la première fois que je vois une ville aussi... comment dire, ¨cérébrale¨... Disons que tout est oeuvre d´art contemporain (voir ¨chef d´oeuvre¨), tout est références aux mythes du pays, formes optimales , musées laïques, ce que l´Architecture offre de meilleure sur le papier et ce qu´il y à de plus étrange une fois construit.

Parce que tout à été fait avec bonne intention, l´homme à besoin d´espace, donnons en lui... ou, le pays peût être en guerre, faisons en sorte que l´armée puisse investir les lieux le plus facilement possible (par exemple, les routes sont aussi des pistes d´atérrissage pour les avions de chasse)... Enfin, vraiment, cette ville, c´est Mars, vraiment...

Mais comment vas tu à part ça ? me demanderez-tu.

Bien, mortel bien, old´chap !

Mon voyage d´environ 1500/1600 Km de São Paulo à Brasilia à été sacrément folklorique (oui, c´est moins de km que je pensais)... ´tain !

J´étais dans un film de Kusturica, matiné de gonzo de Hunter S. Thompson (le fameux journaleux qui à écrit ¨Fear and Loathing in Las Vegas¨, sous acide).
Emmené par un camionneur suréxcité pendant quinze heures de voyage (Yaaaaaahouuuuu!!! Yiiiipiiiie!!! Yiiiiiiihaaaaaa!!!!!), des routes dignes de la Bretagne après les bombardements alliés de ´45, une moyenne, sans rire, de 120/130 km heure alors que le camion est chargé à bloc... Une cabine ou que tu te cogne vraiment partout (je me suis tout particulièrement ravagé les tibias). Une pluie, que tu vois que dalle à plus de 5 mètres, comme dans les films américain quand le Héros il est triste et enfin, surtout, un camionheros qui, pour ne pas s´endormir, roule constamment à gauche...

Pfiou !

La crotte sur le gâteau : j´arrive à Brasilia à 5 heures du Mat´, sous une pluie sur-battante, en balieue, seul, perdus... L´Aventure c´est l´Aventure ! c´est bien ça, non ?

Mais, j´ai été récompensé à hauteure de ce qu´il à fallut endurer. Thiago, mon Hôte, est un généreux, un vrai. De plus il m´à permis de vivre des trucs ici que je pense que pas grand monde vit ailleurs, je vous raconterais ça plus tard les copains, il faut que j´aille manger.

Juste un truc, puisque ke vote à l´air de sérieusement pencher pour Manaus, ma prochaine déstination sera... ... Recife !! Puis Natal, Belem et enfin Manaus, que j´éssaierais de rejoindre en bateau sur l´Amazone... ça vous va ? moi oui...

Aller je continuerais plus tard.

Ciao !

mercredi 23 janvier 2008

Faux départ !



Bonjour toi !

Bon, c'est un faux départ,

Je suis encore chez moi, à São Paulo. Mais, j'ai trouvé un camion pour Brasilia, il part demain matin !

C'est trop du jeu de paume !
(de la balle en anciens français)

Voilà, j'téxplique, hier je suis arrivé un peu tard dans le Marché d'Intérêt National de São Paulo, le CEGEASP, du coup il n'y avait plus énormément de monde... En plus, la majorité des cammioneurs à qui j'ai parlé allaient pas au nord, mais au sud. Ce marché étant assez géant, j'ai néanmoins eu le temps de faire mes repérages. Mais plus le temps passait, vois-tu, plus la nuit se couchait. Le CEGEASP est un peu dans un quartier craignos, Lapa, au nord de São. Beaucoup de favelas, voir pire, des familles entières avec 5, 6 ou 7 enfants, vivant dans des maisons en cartons sous les ponts...

Le mérite des favelas, c'est qu'au moins y'a du dur, de la brique et de la tôle. Certes la brique pue la mauvaise qualité, mais ça donne un aspect à la chose...

Les villages en cartons, on à beau croire qu'on va finir par s'y habituer, ben c'est faux. Tu sais, voir les petits jouer la d'dans à côté de leur parents qui eux ne s'amusent pas du tout, ça te tord toujours les boyaux (même si on s'habitue pas plus aux favelas, hein...).

En plus, il faut bien voir qu'en général, ces petites cases sont au beau milieu d'un traffic incessant de bagnoles et de camions, qui crachent des déca-tonnes de saloperies carboniques par jour. J'ose pas imaginer les poumons des gosses...

...

Non, on peut pas s'y habituer, pas possible... Tant mieux tu m'diras et même si on peut pas y faire grand chose sur le coup, on peut toujours le refuser...

Mais reprenons,

Donc à un moment, je me suis dit qu'il valait mieux dégager avant qu'il ne fasse vraiment sombre.
Mais comme je me suis imposé mon voyage en stop, plus moyen de reculer. Alors sur les conseils des camionheros d'hier, je suis revenus ce matin.

Eh ben, si tu voyais la vie du marché aux fruits de São Paulo par un banal matin de semaine, tu serais, disons, sur le séant. Pour rester classe...
Ouah, mais ça grouille ce truc ! T'as des odeurs... ça passe de la bonne senteur de mangue ou d'ananas ou de tout les fruits que tu puisse t'imaginer (et d'ailleurs même de ceux qu'tu peux pas imaginer); à la pire shlingueure ultra aigre de la pourriture de tu sais pas quoi...

Les camions de toutes sortes se bousculent pour aller se décharger ou au contraire remplir la barrique. Des cammetars, t'en as des beaux tout décorés, avec des fleurs, des klaxons géants, des jolies remorques, elles aussi peintes avec des trililis. T'en à d'autres, bien ravagés, qu'ont pas goûté à la saveure d'un bon coup de peinture depuis le déluge. T'as aussi les camions bien beaufs, avec les nanas peintes à la bombe sur le capot. Et puis y'as ceux qui viennent du Chili, d'Argentine, du Paraguay...

Tu les trouves tous... et ça à de la gueule... j'te jure...

Donc t'as les camions et entre eux, une fourmilière humaine qui bosse, qui sue, qui te trimballe des trucs qui viennent de partout pour les envoyer nulle part...
Les gars qui bossent sur les quais ont tous clairement l'air d'être des journaliers, avec leurs diables en bois fait par leur soins et leur frusques de clochards. Ils s'arrêtent pas. Ils en bavent, tu veux du prolos de chez prolos, ben là t'es servis. Enfin, c'est plus du sous-sous-sous-prolo quoi...

Et moi au milieu de tout ça, avec ma chemise propre et repassée, mes grosses chaussures de marche et mon jean nickel, tout ça pour faire bonne impréssion... J'aurais pus arriver habillé en pire punk que je serais quand même passé pour un marquis ! Et puis mon barda sur le dos... Mais bon, personne n'à fait attention à moi, je crois qu'ils avaient autre chose à faire...

Alors voilà, j'me suis mis en quête du graal, un camion pour Brasilia, mon premier stop avant le Para. Tu te souviens que c'est là bas que j'vais au moins ? En tout cas avant d'aller là ou tu m'auras dit d'aller...

Après avoir demandé à pas mal de gars, je finis par trouver deux camions qui vont à Brasilia ! Youpi !

J'aborde les gars, très sympas, ils me disent qu'il n'y pas de problèmes. Bon, l'un voyage accompagné de sa femme mais l'autre est seul, il me dit qu'il part demain, jeudi, autour de 11heures...

Tape m'en cinq mon pote !

Après cette introduction, ils m'offrent même à boire l'apéro du midi, du cognac et ensuite à manger avec eux -très gentils ces deux là. Je leur dit que je vais dans le Para, ils me parlent des maladies pour lesquelles il faut un vaccin, des petits malheurs qui peuvent arriver -ça je le garde pour moi (l'un d'entre eux, qui s'appel Paulo, nous montre des petites cicatrices toutes rondes qu'il a sur les jambes...lalala). Ils me brieffs quoi... On finis de manger, ils partent faire leur sieste. Rendez vous est pris, demain, même endroit, neuf heurs du mat'...

J'suis bien content tu sais...

Aller, je te laisse, la prochaine fois, je t'écrirais de Brasilia, on m'a dit que j'allais y apprendre ce que le mot "marcher" veut dire...


Ciao l'ami(e) !

§-q:)

Plop Monsieur

lundi 21 janvier 2008

Prend ton sac et tire toi !


Depuis quelques jours maintenant, une chose, ou plutôt une obsession me taraude, me trottine dans la caboche...

M'en aller.

Ouais mais,

Où ? Combien de temps ? Comment ?

Où : au nord.

Combien de temps : autant qu'il le faudra.

Comment : ...Ah...oui... ça c'est une bonne question.

J'ai plus un rond. Il faut dire que j'ai claqué un peu à la manière de Barry Lindon, dans le film éponyme de Kubrick...

Bon, pas exactement comme Barry Lindon, disons que j'ai pas acheté de château style "rennaissance" dans le Yorkshire ou le Sussex... Mais quand même, le voyage en Argentine, les gauchos, les indiens, les baleines et la fin du monde, ça à un prix. Surtout pour un jeune étudiant de socio comme moi.
Evidemment, me plaindre est un peu déplacé, je vous l'accorde. Je vis au Brésil, il fait beau, je mange bien, je fais la fête, c'est les vacances... Et vous vous êtes en France, il pleut et il fait froid, le travail est dur, y'a pas de petit singes dans les arbres et l'éxtrême droite est au pouvoir (désolé, mais quand parfois le pays me manque, je m'en fais une image bien sordide de manière à me regonfler les cocos).

Alors trêves de jérémiades...

...vous avez assez à faire avec les étudiants qu'y'a au bled... Je rigole. A ce propos, j'aimerais bien qu'on m'attende pour le Grand Soir, ou le Petit Matin, peu m'importe.

(Vous allez pas me croire mais là, en écrivant, j'écoute "Take On Me" de Aha à fond les ballons. Parfois je fais une vrai teen des "Année Collèges" moi ! [bon après y'a du Tom Waits, "Closing Time", j'rétablis la balance])

Bref, j'aimerais bien "prendre l'oseille et me tirer", mais sans oseille, que dis-je, sans flouze, comment vais-je bien pouvoir me tirer, que dis-je, prendre le large ?

Eh bin en stop, pardi !

Mon sac, ma trogne et hop !

Oui, demain je me casse de São Paulo en stop, à la fraîche, tranquille.

-"Ouaich", comme on dit dans l'16° arrondar' de Panam.

Et pour ce qui est de la couche (là où qu'tu dors), je m'arrange avec les copains de "couch surfing", le site qui référence tout les gens prêts à acceuillir les voyageurs, les vagabonds, les artistes (bââââââ, c'est un peu sale tout ça non ?).

Voilà mon plan : demain, je pars au marché d'intérêt nationale de São Paulo et là, je cherche un "camionheros" qui m'embarque pour Brasilia -pas la porte d'à côté, puisque c'est en gros à 2000 bornes de ma coquille de noix.

Mais peut être vais-je devoir me contenter de moins pour la première étape, surtout ne pas faire de plan sur la comète. Je sais que les routes brésiliennes sont peu empruntées, que donc il va peut être me falloir plus de patience que je ne l'imagine.
En fait mon premier objectif de balade sera de relier la ville de Xinguara, dans l'état du Para, [pas mal] au nord de Brasilia. Là bas, j'aimerais beaucoup faire la rencontre d'un religieux bénédictin qui est avocat et qui défend depuis une trentaine d'années les intérêts des Paysans Sans Terre de la région. Depuis octobre dernier sa tête est mise à prix, trois hommes ont été engagés pour l'abattre. Si vous voulez en savoir d'avantage sur ses problèmes, je vous invite à aller sur le site d'Amnesty en cliquant là.

Les temps sont durs et faire la rencontre d'un homme aussi courageux et aussi généreux ne peut que me grandir mais aussi -et c'est ce que j'attend le plus de cette possible rencontre, me rassurer sur la nature humaine.

Pas que je sois complètement péssimiste, mon voyage en Argentine fût à ce titre une grande source d'éspoir pour moi, mais mon caractère fait que j'éprouve un constant besoin de preuves quant au fais qu'il éxiste des âmes charitables en ce [bien] bas monde.

Et puis la déglingue, c'est important, donc la perspective de partir un peu à l'arrache dans un pays qui est encore plus à l'arrache, moi je dis :
- "Banco ! c'est où qu'on signe Eddy ?"(Barclay, bien entendus).

Voilà pour ma première étape. J'éspère y arriver, le chemin est long, mais après tout j'ai bien réussi à descendre jusqu'à Ushuaïa...

Evidemment, descendre au sud c'est plus facile que de monter au nord, ça fait une sacrée côte jusque là bas !

AH !

AH !

Et puis après ?

Eh ben, heu... je sais pas donnez moi des idées !

Dites moi où que c'est bien !

Donnez moi des adresses d'ailleurs, si quelqu'un en as.

Je veux dire, là région où j'ai décidé d'aller c'est vaste, hein, en soit dire "-Je vais au nord du Brésil", c'est comme dire, "-Demain je pars en Sibérie visiter la côte d'azur..."

C'est exactement ça, voilà, j'ai trouvé : aller dans le Nordeste du Brasil c'est comme visiter les Alpes dans les Îles Falkland.

Parceque c'est un peu grand, v'voyez...

Plus sérieusement je ne sais pas si je préfère la côte ou l'Amazonie... Recife ou Manaus et plus encore...

Wouuuuuuuuuuuuuuuhouuuuuuuuuuuuuu !!

LIBERTE JE T'AIME !!!

CIAO !

(J'suis un peu éxcité parceque j'ai finis d'écrire ce post en écoutant la reprise de la chanson des "Ramones", nommée "Somebody Put Something In My Drink" par les "Children Of Bodom", une tuerie...)

samedi 19 janvier 2008

Gare à vos fesses (oui oui, les vôtres, pas les miennes!)

Alors les petits jeunes !?

On est pas content ? On veut faire la guerre contre le méchant gouvernement ?

Ok.

Mais regardé un peu ce que nos amis allemand font outre-Rhin...

De quoi donné des idées au petit Nicolas (Cayenne ?...).

Bisou fiévreux et tropicale.

jeudi 17 janvier 2008


Midnight Express

Reprenons le fil en zig zag de mes aventures.

Me voilà donc dans mon beau train patagonique, un chouette lascar de 50 berges. Il sent bon l'époque révolue de la conquête des grands espaces par le chemin de fer.

Oui, pour sûr et qu'on se le dise (j'adore ces tournures; haut les coeurs!).

Nous faisons différents stops dans des "pueblitos" complétement paumés dans le désert. On se demande vraiment ce qu'il peut y avoir à faire ici.
On fait aussi des stops nulle part, en pleine pampa, les problèmes techniques s'enchaînent plutôt bien, ils ponctuent le voyage...
Voyage de plus en plus calme d'ailleurs, le bruit des rails, le soleil se couchant sur les plaines arrides d'argentine, les gens un peu abrutis...

C'est calme.

Mihail et moi décidons de boire quelques bières dans le restaurant, pour faire passer le temps et profiter de ce service, ma foi parfaitement éxotique... C'est vrai que ça dépareille complétement d'avec le paysage lunaire qui nous entoure.
Dans le resto, on fait la rencontre d'une jeune belge d'Anvers. Les étrangers tu les grilles assez facilement dans le décor. S'imaginer pouvoir passer inaperçue ici, c'est imaginer qu'on aurait des super pouvoirs et qu'on pourrait devenir invisible tellement qu'on serait fort -on dirait.

Donc quand tu croise un étranger, au lieu de se regarder en chien de faïence et de se demander "qui c'est çui là ?", autant engager directement la conversation, qui de toute manière est inévitable.
Elle s'appelle Marie, je m'attendais plus à un prénom genre Nickeleck, comme dans Astérix, mais non. Elle aussi, comme moi, voyage seule. On est pas tant que ça en fait, à s'balader en solo. Par contre Madame voyage en seconde classe, parce que selon elle, si tu voyage en dernière classe mais que tu viens bouffer ou boire des bières dans le restos, alors c'est de la triche, t'es comme une sorte de social traître, un jaune quoi... Je ne dis rien en regardant les deux jeunes indiens chanteurs qui sont en dernière -comme nous- et qui picolent tranquilement leur cervoise dans le restos- comme nous. Des traîtres, c'est clair...

En gros, elle me broute déja le ponpon.

C'est une babos -elle sait bien mieux que nous de quoi la vie est faite, c'est comme ça, cherche pas.

Et puis...

Et puis elle fait rien qu'à parler en Anglais. Elle me dira d'ailleurs, toujours en Anglais, qu'elle à passé l'une des plus belles années de sa vie à Toulouse.

Eh ben dis le en FRANCAIS crétine, si tu sais parler français, surtout que Mihail y s'en f*** de Toulouse ! Mais bon, visiblement parler français doit être un peu comme vomir pour elle. A un moment, je commence à lui parler dans la langue de Johnny (qui est belge), qu'elle comprend donc parfaitement. Mais à voir la réaction sur son visage, j'ai dû lui cracher dessus, je sais pas.

Elle m'exaspère, ayé.

Et puis elle engage la discussion sur la séparation de la Belgique :
-"Oh non, il faut surtout pas que la Belgique se sépare!", dit-elle.
-"Mais bon, en même temps les francophones ne travaillent pas...", continue-t-elle de baver dans une mauvaise imitation de ce que peut être la langue de Shakespear.

RAaaaah, lâlâ...

On peut pas être tranquille sur cette planète, je fais le plus beau voyage de ma vie et il faut qu'une Babos nationaliste Flamande vienne m'em*****.
Bon, au final une fois qu'on eût terminer nos bières, Mihail et moi l'avons lâchée, comme une vieille chaussette pourrie. C'est quand elle nous à dit que :
-"La crise en Argentine, ça été une bonne chose pour beaucoup d'Argentins...", que j'ai décidé de m'en retourner dans mes quartiers.

On ne me demande pas pourquoi, hein, j'pense pas qu'ce soit la peine.

Bref, après ce petit interlude fort énervant, parce qu'elle était particulièrement snob avec moi, mais pas avec Mihail, qui lui est américain; je me suis remis à regarder le paysage défiler devant moi, assis sur le rebord du train. Perdus dans mes pensées (pensées : "é-e-s" ou pas ?).

La nuit est tombée, le train file. Pleins phares sur le rideau bleu-violet du ciel, nous sommes la seule lumière à des centaines de milles à la ronde...
Autour, la terre est blanche. Reflets d'argents du désert et sombres immensités s'enchaînent à mesure que le train turbine. Lumières et ténebres en Amérique Latine.

A ce propos, je lis en ce moment un très bon livre que mon frangin Antoine m'a offert il y a de ça un an, "Les veines ouvertes de l'Amérique Latine" d'Eduardo Galleano. Bon gros réquisitoire contres les politiques coloniales de l'Europe puis des Etats Unis dans les pays d'Amérique du sud. C'est pas réjouissant, c'est pas beau comme un char (tant mieux) mais ça éduque pas mal.

Merci frère.

Quoi qu'il en soit, après un long moment à me balader dans le train de l'avant à l'arrière, puis de l'arrière à l'avant et re-re-re-belotte; je me dis que je pourrais me coucher et donc perdre mon temps à dormir.
Ah. Ma place est prise par deux jeunes femmes et leur bambins. Ne pouvant décemment pas les déloger en leur montrant mon ticket, comme certaines odieuses personnes aiment à faire, je me mets en quête de trouver un autre endroit.
Pas facile, il faut bien l'avouer. Mais je finis par me trouver un siège tout confort dans l'ultime wagon du train. Avant, ça devait être une rame de seconde classe ou de première, mais vus l'état de délabrement avancé de la chose, la compagnie à fait une fleure au plus pauvre clients en leur offrant ce wagon, en plus des autres plus craignos encore.

Donc je m'installe, dans le noir, puisqu'il n'y a plus de lumière depuis une bonne trentaine d'années dans cette rame et je commence à m'endormir, content, heureux, suave, déluré.
Il est minuit ou une heure et je ne tarde pas à trouver le sommeil.

Trois heures du mat', réveil un peu rude, ma bouche est pleine de poussière, mes yeux aussi, mes mains, mes cheveux... What the f*** !? Dirait Lady Dee.

J'ouvre les yeux et je me rend compte que quelque chose cloche. Dans le peu de lumière filtrant jusqu'à mes yeux, un nuage de poussière d'une éppaisseure non négligeable, se trémousse.
Mmmhmm, que se passe t'il ici ?
Je me lève, les gens se réveillent aussi, l'air est devenus vraiment plus réspirable ici... Je pars chercher de la flotte, du côté wagon restaurant; sur le chemin, je me rend compte que c'est toute la classe touriste qui est bourrée de poussière mais que, dans les autres c'est bien mieux.
Les portes latérales du train, depuis lesquelles je regardais le paysage tout à l'heure son toutes fermées; je sais il faut pas être physicien nucléaire pour comprendre qu'à priori, la poussière vient de dehors... Mais quand on est un peu dans le sac, comme moi à ce moment là, on se demande quand même plein de trucs, genre :-"Mais d'où c'est qu'ça vient toute cette @**##§§ de poussière de §§£µ% !?"

Je suis pas physicien nucléaire, c'est sûr. Donc, en tant que pas physicien, mon reflexe fût d'ouvrir une porte de dehors, pour voir...

WOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUSSSSSSSSSSSSHHHHHHHHHH!!!

Doux petit bruit à mes oreilles de mec pas réveillé, accompagné d'une bonne dizaine de kilos de poussière instantanément infiltrés par la bouche et le nez jusqu'au fond de ma gorge...

C'est un vrai régal.

L'éxplication était donc simple. Inutile si j'avais été plus fin de faire "l'éxperience de la porte" : on traverse juste une tempête de sable ou plutôt de poussière...
Voilà.

Renseigné sur l'origine de mon désagremment, je décide donc de retourner me coucher... En vain,evidemment, une fille a pris ma place. Je commence à mieux comprendre le petit jeu du "qui va la chasse perd sa place" qui règne dans ce train... Et inutile de tenter un"qui va la pêche le repêche" avec les gens du coin, cette règle n'éxiste pas.

Ok ok.

Alors bon, il est trois heures et demi, je vais me boire quelques bières de plus, il n'y a de toute façon plus aucune place pour dormir, sauf dans les W.C... Si si, certains braves y ont plantés leur quartiers. Avec l'odeur regnante, je leur dit chapeau.
Bref, je me mets à passer le temps avec quelques uns au bar. Je m'assois à une table avec d'autres Argentins qui eux aussi boivent, faute de place pour dormir.

J'attend, on parle peu, je fais plusieurs allers-retours entre mon wagon et le restos, des fois qu'une place se libèrerait...
Finalement, à cinq heures du mat, je trouve un siège de libre. Cool, je vais pouvoir dormir au moins trois heures !

Mais non, même pas ! Le destin, quand il décide de rigoler un peu avec toi, il fait généralement pas semblant. Ben oui, manque de bol, dans mon wagon il y a... une colonie de vacance !

HAHA ! C'est génial !

La poussière les a complètement réveillés et maintenant ils jouent aux fantômes ! Alors avec leur couvertures sur la tête, les gamins font "wouhOUOuuouuhouoOUUuu"...
Pour dormir je vous le conseil, c'est très reposant et ça ne tape du tout sur les nerfs.

Les chicos et les chicas vont jouer à ça le restant de la nuit, siempre.

Mais rassurons nous, même dans ces conditions, on peu dormir, je l'ai fait. Ca rassure hein ?
Au petit matin, mon poteau Mihail me réveille, celui-là, je sais pas comment, mais il à réussis à écraser toute la nuit, à la manière d'un phoque un peu. "Respect", donc.

Il doit être huit heures du mat' et nous voilà arrivés à "San Antonio de je sais plus quoi"...
On est sur la côte. Le soleil brille.

Comme prévus, Mihail et moi cherchons, puis trouvons, un bus pour aller à Las Grutas, station balnéaire assez prisée des Argentins, bien que toute petite. Mais c'est pas loin.
Une fois arrivés, fort fourbus de notre voyage en "galaxie express", nous sommes un peu déçus par la carte postale. Las Grutas c'est mignon mais pas transcendental.

Et puis ça fait un peu mort, le désert derrière, la mer devant, c'est beau, mais si en plus t'y ajoute une ville sans aucune activité humaine... ça fait un peu fuir.

Ce que j'ai fait.

Je me dis que je ne vais pas passer la journée là, je ne suis plus très loin de Puerto Madryn et des baleines, moi j'y vais. J'essaye mollement de convaincre Mihail de me suivre et de continuer l'aventure; mais bon, disons que c'était un bon copain pour la montagne, pour la mer il à l'air moins frais...
Au final on se dit au revoir, embrassades, "t'es super dude, reste comme t'es !", "non c'est toi qu'est super", "non, toi", "t'es mon homy maintenant"...etc...

Finalement on se quitte ici, sous le soleil blanc et le ciel bleu, les couleurs du drapeau argentin, claires. On se sépare là, dans une petite ville côtière que personne ne connaît et dans laquelle il'y a de grandes chances que ni moi, ni lui, ne remetions jamais les pieds.
Dans ces moments là, tu te demande ce que tu fais exactement, comme ça, nulle part. Et en fait tu ne sais trop ni quelles questions tu te pose, ni pourquoi tu essaye de te les poser.
Alors t'abandonne et tu te laisse porter, la vie c'est des coup de vents qui soufflent dans tout les sens, nous, on est des cerfs-volants.

"Saudade", comme disent les brésiliens, nostalgie mélancolique et douce, heureuse et amère...



Tout ça à la fois... Presque trop, en fait.