mercredi 14 mai 2008

Et je t'éxplique même pas pourquoi ce titre si bizarre !


Continuons, j'ai encore tellement de choses à te dire, l'ami.

Je m'excuse, indécrottable que je suis, incapable de finir mes posts quand je les commence ! Hier je te balance un titre de fou, digne des plus beaux films "nouvelle vague" en Chine populaire des 80's et je m'arrête là... J'pouvais pas continuer, j'avais cour.

Pourquoi, "l'impossible deuil ou l'éternel retour"? Pourquoi "tristesse et joie" ou encore "nostalgie et ressentiments" (enfin des trucs comme ça)?

Avant de me lancer dans une explication fouillis et compliquée (parce que peut être n'y a t il pas d'explication à mes effets de style pourris, outre ma médiocrité littéraire), je vais plutôt tâcher de reprendre où j'en étais.

Physiquement, je suis sur la br 220, je fonce sur la côte brésilienne, où le carnaval m'attend. Je suis à bord d'un camion Volkswagon nommé TRACTOR (si si, c'est vrai), aussi neuf que déjà défoncé. Psychiquement, je suis quelque part entre la Road 66 et le Paris/Pékin, paumé mais heureux : je vis un mythe moderne, celui de la liberté de quand on à 20 ans (enfin, 24 en ce qui me concerne, mais on va pas chipoter).
Cette liberté toute neuve, je la savoure, sans en comprendre tout. Il faut du temps pour bien intégrer toutes les contradictions qu'elle implique.
Si j'ai fini mon post d'hier en insistant sur le paradoxe qui émanait de ma situation dans le camion, c'est à dire que j'écoutais un cd qu'on m'avait donné chez les bourgeois brésiliens, alors que j'étais assis dans un camion un peu pérave à côté d'un super prolo brésilien et d'une giga sous-prolo brésilienne; c'est parce que j'avais l'intention de te démontrer comme la liberté se moque des classes auxquels on appartient.
Bien sûr, je sais que si j'avais fais la même chose en étant issus d'un milieu modeste de la paysannerie birmane, je n'aurais sûrement pas traversé tout ces échelons sociaux à la manière d'un passager clandestin. Mais après tout, qui sait ?
Et puis finalement, je préfère idéaliser mon voyage en me disant que n'importe qui peut le faire. Bref, en voilà une drôle d'image que je donne de la liberté : c'est une jolie chose qui se donne à qui veut bien la prendre, pas regardante pour un sous sur la provenance du pékin qui se propose de l'embrasser, à ce titre elle fait peur...

Contexte, toujours, mes acolytes de voyage sont Saulo, le camionneur sympa qui m'a embarqué pour Recife et une jeune fille, qu'on a pris sur la route au milieu du désert... Pourquoi ? Qui est elle ? J'avoue que sur le coup je ne comprend rien à l'attitude de Saulo, qui s'arrête à la fin d'un village perdus du Pernambouc (par village, comprendre deux dizaines de maisons alignées sur une route sans fin au milieu de rien), pour embarquer cette petite nénette...

Première réaction, incrédulité, deuxième acte, méfiance : qu'est ce que Saulo à derrière la tête, on est deux, elle est seule et elle s'embarque pour je sais pas où avec nous. En plus il la tripote quand même pas mal en me regardant genre "tout va bien". Y'a de quoi se poser des questions. D'autant plus que mon chauffeur avait bien brouillé les pistes avec moi, puisqu'il m'avait bien expliqué qu'il était "soldat de dieu" pour l'église "reformiste-néo-évangéliste-du-seigneurs-de-l'apocalypse-des derniers-saints" ou une fadaise dans le genre, comme y'en à des centaines au Brésil...
Alors j'pensais qu'c'était un genre d'enfant de cœur moi, mon Saulo. En plus, le matin même, après une nuit d'attente du tonton de Saulo (hamac sous le camion, temps pipi et frais), j'ai nommé le "senhor" de la route, "O Luciano" qui nous suit avec son camion. Le même Saulo avait vertement condamné son oncle qui justifiait son retard par rapport à nous en éxplicant qu'il s'était envoyer deux frangines dans la nuit (il en était très fier, le poing fermé à mimer ce qu'il avait fait et tout et tout)!


Saulo (à gauche) et Luciano, le tonton. Pause petit déjeuner goût huile de moteur et réparation du boîtier de vitesse de Saulo par un petit matin dégueu. J'ai pris dans la station où on est la pire douche de ma vie, froide et sale, mais pas le choix, ça fait trois jours que j'ai pas senti l'effet du savon sur moi. J'me crois dans "Le salaire de la peur".


Alors bon, j'étais étonné moi que Saulo prenne une petite sur le bord de la route comme ça...

...Et ça continue...

3 commentaires:

n’roll a dit…

belle prose
beau bahut
belle poule
beau muscles brésiliens
belle bande sonore

ta vie est belle pendant que nous on se démène pour sauver l'enfant malade.

bravo

bises

Plop Monsieur a dit…

Merci mon petit Pilou. Mais tu sais l'enfant n'est pas "malade",il est en parfaite santé, bien gras et gros. Sois rassuré.

Non, définitivement, l'enfant est un gros con.

Plop Monsieur a dit…

J'veux dire par là : arrêtons d'essayer de le sauver. Noyons le dans les waters, comme les chatons.