mercredi 19 décembre 2007

Les yeux dans le vent (ça picote)

Alors d'abord, bonjour les petits kikis.

Je dis les "petits kikis" parcequ'aujourd'hui j'ai bien la pêche et quand j'ai la forme, j'utilise des surnoms débiles pour désigner le reste de l'humanité. Ceux qui me connaissent me reconnaîtrons bien là.

Ce faisant, où suis-je ? Que fais-je ?


Où est-ce? qui est-ce ?
5 trilions pour celui qui me répond juste (à la première question bien sûr!)


Ça, c'est le genre de question que je me pose presque chaques jours que le petit Jésus fait en ce moment...

Mais bon, moi je devrais pas trop me les poser, puisqu'à priori je sais à peu près ce qu'il en est.
Par contre, vous, vous savez pas.

Eh ben en ce moment, là maintenant, je suis à Puerto Madryn, au sud de la Patagonie, en Argentine...
J'y fais une étape entre les Andes et la Terre de Feu.

Et j'peux vous dire que c'est une plutôt belle étape ! En fait, je suis au milieu de l'un des nombreux parcs patagoniens. Plus précisemment dans celui de la Péninsula Valdes. Hier, j'ai donc été dire bonjour aux Baleines franches, aux pingouins , aux lions de mers, au phoques, bref je suis aller saluer une foule de gens bizarroïdes.

La maison des Baleines :

Oui, je suis aller dans la "maison des baleines" (en vrai, la baie s'appelle "puerto piramides", réference faite à la forme des falaises qui la borde). À vrai dire, j'ai plus eu l'impression d'entrer dans un temple ou une église que dans une baie normale.


Une "pyramide" (à droite).


D'abord il y'a l'austerité du paysage, cette grosse piscine qu'est la baie est entourrée de falaises blanches et ocres, toutes nues, c'est la pampa qui s'arrête enfin, seul quelqu'un d'aussi fort que l'Atlantique pouvait la stopper...
Et puis le bleu de l'eau, turquoise d'abord, puis profond et enfin royal, ce confond parfaitement avec celui du ciel. Seule la terre, qui les séparent, nous rappelle que nous ne sommes pas en plein ciel.Ou plutôt au milieu d'une boule, toute bleue.
À partir du moment où on prend le bateau qui nous emmène voir nos grosses amies, plus un bruit, plus un son, chacuns se met à observer un silence religieux, rien, même les quatres énormes moteurs du bateau semblent tout faire pour ne pas déranger les géantes, quelqu'un à appuyer sur le bouton "mute". Et de ce pieux silence naît petit à petit un nouveau son, régulier, tranquille... Wouuuuuuuuuush wouuuuuuush, qu'ça fait une baleine, c'est la prêche du cétacé, alors on l'écoute, attentifs, transits. Elle expire, elle inspire... et à chaques fois c'est comme si tout l'air du monde allait s'engouffrer dans ses poumons.


"Bleu sur bleu plus noir au milieu".
Paul Lacoste



Et puis elle se montre, curieuse, elle sort sa grosse tête de grosse vache de l'eau et derrière elle, son énorme queue émmerge, de sorte qu'elle se tient comme ça, en équilibre sur l'eau, une banane en fait.

"-C'est une maman", nous dit le guide. ben oui! Le petit pantagruel finit par se montrer lui aussi !

Wooooooooooohaaaaaaaaaaaa!!!!


J'ai cinq ans, j'suis devant ma télé, dans la lucarne un petit bonhomme nage avec une baleine, je rêve... 20 ans plus tard, elle est là, devant moi, j l'avait tellement attendue...


Ouais, ça fait plutôt plaisir ! En fait après avoir vécus ça, on à plus le sentiment d'avoir rêver qu'autre chose.

Mais je commence à être sérieusement habitué à ça ! Sans pour autant être blasé! Ahah ! 'du tout !

Aller, j'vous éxplique.

Entre le moment où j'écris et celui où j'avais arrêté la dernière fois, il s'en est passé des choses !

Ouais.

J'ai quand même passé pas loin d'une semaine dans les Andes !

Est ce que je vous avait dit que je m'y suis prommené avec des copains trouvé sur le chemin ? Il y'avait Mihail, un New Yorkais d´origine roumaine et J.B, un français vivant au Québec. Ce sont deux bons amis qui étudiaient tout les deux à Buenos Aires ces cinq derniers mois. Ils profitent de leurs derniers jours ensembles en Argentine, pour se faire une bonne sortie en montagne. Direct, à l'entrée du bus, J.B entend mon accent français, il m'a reperé, on sympathise !

Arrivé dans les Andes après 20 heures de bus, Mihail se met en tête de partir immédiatement en haut, dans la montagne. HOuuuuhais... je t'aime bien, Mihail, t'as l'air sympa quoi... Mais là ta motivation : non.

J'arrive donc à les convaincre de passer une nuit tranquille de repos avant d'attaquer la marche.

C'est marrant, je trouve que ça fait comme dans les films. Deux mecs partent pour un W.E en montagne, ils rencontrent un troisieme type qui part faire la même chose qu'eux. Arrivés sur les lieux, tout est splendide, il fait un temps magnifique. Ils choisissent de partir le lendemain et évidemment, le lendemain : il fait un temps dégueulasse.

Comme dans les films, ils décident de partir quand même et puis voilà, ils oublient de faire LE truc important, quand tu pars faire une rando en montagne : regarder la météo...

Alors c'est sûr, on était les seuls sur le chemin du refuge, tranquilles ! Ah si, un couple d'anglais nous croise au bout d'environ trois heures de marches :

-Vous allez au refuge les gars ? qui nous disent, "it´s really snowy up there, guys"...


"Snowy"


Ah bon, snowy ? Pourtant, depuis qu'on est partis, le ciel s'est dégagé... La vallée est vraiment de toute beautée, les lacs rayonnent des éclats du soleil, les oiseaux chantent...
On continue, evidement :

-Ciao, ciao, les anglais !

La marche continue, on arrive dans une forêt majestueuse, encastrée entre deux montagnes, y'a des cascades, des ruisseaux partout, des piverts noirs et rouges énormes et super beaux. C'est génial ! On est au paradis des scouts !
Mihail, J.B et moi, on dit rien, on avance, heureux, avec le sentiment d´être les derniers des trappeurs.
Et puis, ça commence à monter, voir à grimper même... mhmh, ouais, on nous avait prévenus que sur la fin ça s'arrangeait pas. Mais en fait le vrai problème, c'est pas ça... Voilà: il commence à neiger.
Alors au début on est content, on joue avec la neige et tout, on fait des blagues. Après tout on est censés être en été, donc rien de grave !
Mais la neige n'a pas l'air d'avoir envie de jouer... Ça tombe de plus en plus, on est sortis de la forêt depuis longtemps, ça grimpe vraiment, on doit être à 1500 ou 1600 mètres et on voit pas à dix mètres... Mihail fait que de glisser, s'agirait pas de tomber, sous nos pieds, c'est plutôt raide. Je le tient constamment près de moi, je le rattrappe souvent. Avec nos vingt/vingt-cinq kilos respectifs de bardas (n'importe quoi de prendre tout ça avec soi, je sais), les gars fatiguent, ça caille et on en voit plus vraiment le bout... Petites sueurs... Je suis le seul à encore avoir la pêche... Bon, je prend les devants et je décide de faire une pause. Malgré la neige qui continue de tomber drue et le soleil qui va bien finir par se coucher derrière les montagnes : il faut absolument qu'on mange quelque chose, on brûle des calories comme c'est pas permis avec le froid et l'effort et on s'en rend même pas compte.
5 minutes plus tard et trois barres de céréales bien sucrées chacuns, tout ça arrosé d'un bon litre de flotte récupperée dans une cascade, on repart.
C'était le bon choix, en fait on se laissait crever de faim sans s'en rendre compte ! On était trop pressé de rejoindre le refuge à cause de la tempête !
Après ce petit goûter, bien qu'encore assez fatigués, les gars se remettent à marcher comme au début, impeccable, plus que deux kilomètres et on y est ! Au bout d'une dernière heure fort longue, foide et superbe à la fois, le refuge est là : "EL Frey" ! Petite maison de bois au bord d'un magnifique lac en partie gelé (ce n'est qu'ensuite que j'ai appris qu'il s'était mis à geler dans la journnée, le coup de froid à été vraiment fort).
On arrive dedans, exténués (oui, nos sacs n'étaient pas du tout appropriés). À l'intérieur, peu de gens, ils sont tous arrivés dans la matinée, quand le temps était encore ok en fait...
Ouah ! On est contents !
Chocolat chaud, lentilles au lard, maté, bière et vin, c'est la fête !
Les gens du refuge sont bien cools, c'est bien des sauvages de la montagne, ambience...
On parle beaucoup et finalement, dodo. Bien frais le dodo, malgré les dizaines d'épaisseures de pulls... Et puis tempête toute la nuit !
Au petit matin, oh magie ! il fait un temps de fou ! c'est su-perbe !
En fait on ne pouvait rien voir hier, mais on est au milieu de dizaines de pics superbes qui doivent monter de 2000 à 2500 mètres ! et puis y a plein de neige, mais avec du soleil cette fois !
Avant de redescendre, on décide de monter tout en haut de lún deux, il à l'air facile. Seulement "l'air", en fait... Ça nous prend facile une heure et demi, mais une fois arrivés en haut, avec des deux côtés le vide, une vue de fou sur les Andes, un silence de maniaque, des lacs, des forêts, du vert, du blanc, du bleu, des cascades autant que tu veux : Joie ! Bonheur ! I am ze King of Ze World !


A nous deux Jack London !


Bon, j'arrête là, je dois aller prendre mon bus pour ma dernière étape avant la Terre de Feu et Ushuaïa, Rio Gallegos. J'en ai pour une bonne quinzaine d´heure, facile 1200 kilomètres, c'est dingue ! J'arrive pas toujours bien à me rendre compte de ce que je fais !

Enfin, la prochaine fois, je vous raconterais ma journée passé avec des gauchos à faire du cheval dans les montagnes, en écoutant des vieilles histoires de pistolleros et d'une jeune femme, institutrice du village, dont deux frères étaient amoureux, il y'à bien longtemps de ça maintenant, yep ! (si si, je vous jure, c'est vrai !)
Il faudra aussi que je vous éxplique comment j'ai fais pour traverser la pampa, direction l'atlantique, tout en écoutant des chant d'indiens Mapuche... Quinze heures d'un train que personne ne connaît, à part les Argentins, en dernière classe (il y en a au moins cinq différentes!), le "trem patagonico". Héhé!...

Aller ! J'y vais !

Désolé pour l'orthographe, je corrigerais plus tard !

Ciao ciao !

Hasta luego ! Yiiiiiiiiiipiiiiiiiiiiiie !

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