jeudi 20 décembre 2007

Depuis le milieu de nulle part ailleurs

Bonjourrrrrrrrr,

Bon, aujourd'hui je commence par vous conseiller hardimment (ça se dit ça ? Ah non, c'est "ardemment", tant pis c'est écrit) la lecture du blog d'un certain Sebastien Fontennelle, c'est ma principale source d'informations (pure et sans gaz) depuis quelques mois. Voici le lien :

http://vivelefeu.blog.20minutes.fr/

Un peu rude pour les faiseurs de pipis froids, mais bien sympa pour ceux qui aiment la vie !

Changement de sujet... Wouuuuuushhh !

Re-question de plus en plus classique pour vous aujourd'hui : où c'est y qu'il est passé le pépére polo maintenant ?

Réponse : au milieu de nulle part ailleurs. Oui oui...

Je suis partis hier de Puerto Madryn, où j'ai lancé un appel à la Cinquième Internationale auprès des pingouins et des baleines, pour arriver aujourd'hui à Rio Gallegos. Ville située loin, très loin au sud de chez vous, tout en bas de la patagonie. Elle est au bord de l'eau, poussée sur la côte par la pampa; si il y a des gens qui vivent ici, c'est parce que le coin est gavé de pétrole.

Le port de Rio Gallegos (Riant, non ?)

C'est le dernier bled où je me pose avant Ushuaïa... Héhé... Sacré chançouilleux va !

J'avais dit en partant de Sao Paolo que j'irais y passer noël, sans trop y croire, eh ben c'est presque fait !
Enfin, ça m'a quand même fait 18 heures de bus en plus dans les dents , oui m'sieur !
Je ferais les comptes des heures de bus que j'ai avalé depuis que je suis en chemin plus tard. Et puis aussi les kilomètres parcourus. Calculs certes quelques peu frivoles, mais bien pratiques pour se la ramener dans les soirées mondaines !

Et puis au passage, se la ramener dans les soirées mondaines, ça console un peu d'avoir gâché autant d´heures de sa "vie-qu'on-ne-vit-qu'une-fois" à ne rien faire d'autre qu'à regarder la Pampa (-"mucho pampa", me disait ce matin mon voisin de siège dans le bus, alors qu'on partageais un bon mate fait par ses soins -oui, "beaucoup Pampa", effectivement [en fait : Argentine=Pampa, si j'ai bien compris... Notez au pasage les crochets dans les parenthèses... plutôt balèse le mec, hein ?]).

Nonobstant cette petite contextualisation de ma situation actuelle, revenons plutôt à la suite de mon récit; conclus hier sur la fin de ma rando dans les Andes.

Après cette superbe marche à travers des collines de 2000 mètres, Polo, votre serviteur, s'en retournât donc, accompagné de ses nouveaux camarades Mihail et J.B, à Barriloche, station argentine de moyenne montagne...

Bref, on est repartis du refuge après avoir escaladé l'une des montagnes l'entourant. Tout ce que je peux dire, c'est que descendre une vallée par une belle après midi de début d'été, c'est plus facile que de la monter sous une tempête de neige digne des plus rigoureuses nouvelles de Jack London...

Oui, j'en rajoute, mais il paraît que d'en faire des caisses, c'est une des clés de l'accroche littérraire...

Arrivés en bas, clash, séparation : J.B ne veut pas continuer le chemin. Il préfère retourner à Buenos Aeres pour profiter de ses derniers jours en Argentine. Ok d'accord, en tout cas, Mihail et moi on est bien décidés à continuer l'aventure dans les Andes. Résultat : on perd un homme. C'est dur, c'est triste, mais c'est ça aussi l'exploration (et là, je rectifie, parceque finalement, si j'en rajoutait tant que ça, je dirais que notre copain est mort en tombant dans une chute d'eau, alors qu'il était poursuivis par un jaguar de 300 kilos et qu'on jamais retrouvé son corps)

J.B (en rouge) et Mihail. On surplombe le Lac Nahuel Huapi, depuis notre Hostel.

Du coup, on décide à deux de partir pour El Bolson, petit "pueblito" à 150 borne de Barriloche. On va pouvoir s'y reposer de notre marche en buvant de la mithril (je ne sais pas ce que c'est) et en mangent des orchidées -comme font les dieux quoi. On dit au revoir à J.B et hop on saute dans le premier bus pour le sud de là où on se trouve (que c'est galère de ne pas se répéter !)

Mihail jubile de la tournure imprévue que prend le voyage, il ne cesse de répéter :-"Puwtin de mewde !" avec son accent de yankee. Ça me rend heureux moi aussi. On se connaît que depuis trois jours mais le courant passe bien, il parle un parfait espagnol, du coup il engage la discussion avec tout le monde et puis c'est un vrai amoureux de la nature, ça me plaît.

Arrivée à El Bolson, Baaaaaammmm, paaaaff, wouaiiiiiih !!! C'est trop beau ici ! Voilà un petit pueblo entourré de montagnes majestueuses et peuplé de gens qui ont l'air content d'être là !

'fait plaisir...

Hop, on se trouve un camping, il fait beau, c'est calme. Y'a plein de chevaux en liberté dans le coin, ça pète...

Un canasson juste à côté de notre tente .
(
au passage on note que les montagnes sont roses)

On se pose, tiens, des allemands, hop ! on en fait des copains. Ho ! des français. Paf, copains aussi !
Ce qui donne au final une superbe parija, ou parilla (barbecue Argentin), je sais plus comment t'écris ça, composée de 4/5 superbes morceaux de viande de 2 kilos chacuns, arrosés de vins super bons, tout ça pour 20 pesos par tête de pipe ( 5 euros maximum le barbecue comme vous avez jamais vus ça de votre vie, sans rire !). On mange jusqu'à la mort...

C'est vrai que je n'en avais pas encore parlé, mais depuis que je suis en Argentine, je mange plutôt correc'.

Enfin un peu de repos, on sait pas ce qu'on va faire le lendemain, le luxe, la voluptitude dirait Ségo...

Et voici que le soleil se lève -comme tous les jours d'ailleurs- mais là, sur un paysage de mes rêves : le west-earn, ou plutôt le "south-earn"... Moi qui ai toujours été un cow boy au fond, j'y crois pas...

Chaînes de montagnes roses, neige en haut, marron pierres dessous et "au milieu coule une rivière", entourrée par la forêt évidemment...
- Hey ! Clint, John, montrez vous !

À côté de la tente, des chevaux, ça pourrait être les nôtres si on était y à 100 ans...
Tranquille, la journée passe et petit à petit, Mihail et moi on se met en tête de faire du cheval. Après tout, ça doit pas coûter bien cher dans le coin. Ce qui fait qu'on commence à chercher une Estancia pas trop loin où on pourrait monter en selle. Moi je dit rien à Mihail, mais la dernière fois que je suis monté sur un canasson, je devais avoir 5 ans à tout casser, c'était un poney et il s'appelait "Pomme". Et même si je m'en souviens comme si c'était hier -j'ai rarement été aussi fier de ma vie- de toute façon je sais pas "conduire" un cheval... il est ou l'accélérateur ? on met quoi dedans ? Du super ?

Et de fil en aiguille, une Estancia se présente sur notre chemin, avec des vrais Gauchos, des cow boys du sud quoi !
Ils nous disent que si on veut grimper, il faudra attendre le soir, dans l'aprèm des enfants utilisent tout les chevaux. Pas grave, moi j'attends...

Je m'assois avec le copain, à côté du doyen des gauchos, en fait c'est le grand père, puisque c'est toute la famille qui s'ocuppe des chevaux. Enfin, que les garçons. Il y a donc le pépé, il doit avoir dans les 80 ans et plus que deux dents, son frêre, son fils et les petits fils. Les petits fils sont âgés environs de 7 ans à 25 ans. Tous habillés en gauchos, les bottes santiags, des pantalon amples marrons ou blancs, qui ont l'air bien costauds, un gros ceinturon en cuir avec des décos en argent dessus (ici l'usage de l'argent est vraiment commun, il continus d'y en avoir plein dans le pays), et puis ils ont leur gilets en cuir ou en tissus, un bandana rouge autour du cou et enfin ils ont soit un large béret, soit un chapeau de cow boy classique.

La classe.
Un des petits avec son cheval.
(à un moment, le plus petit d'entre eux à du mal à tenir l'un des chevaux, il finit par le monter à cru et la bête se calme, là, le grand père est partis d'un grand rire plein de fierté ! Assez cool.)

Le temps passe, on commence à discuter avec le grand-père, il nous parle de l'Argentine, de ses racines espagnoles... C'est cool... Au bout d'un moment passé sous les arbre, je décide d'aller acheter à manger et à boire. Mihail reste avec grand père.

Quand je reviens, Mihail est partis faire une sieste alors du coup je partage mon repas, des empenadas et de la bière, avec le papi et un de ses petits fils qui doit avoir mon âge et 20 kilos de muscle de plus que moi... Le fait que je partage tout ça avec eux leur permet de faire une vraie pause dans leur journée. Alors, entre une cigarrette brune et deux lampées de bières, grand père se met à nous raconter les histoires du coin... C'est tellement bien...
Des histoires de pistolleros, qui faisaient cracher les plombs de leur colts pour des problemes de vaches, ou encore l´histoire du vieil immigré allemands qui, alors que papy était enfant dans les années 20, s'était mis à fabriquer pour la première fois de la bière dans le coin... Il me montre l'endroit où le gars vivait alors, c'est juste en face de nous, il n'y a plus rien maintenant... Ouah, c'est trop génial...
Le petit fils qui est avec nous à l'air de connaître tout ça par coeur, du coup il tape un roupillon entre moi et l'grand père...
Et puis vient l'histoire, la vraie, celle qui est trop chouette... Je comprend pas tout, mais je sens que c'est important... Un jour, alors que mon papy était encore jeune, vint au village une jeune fille, superbe, Marie Hélèna, elle immigrait tout juste de France, parlait parfaitement espagnol et était désigné pour devenir l'institutrice du village...

Là, j'écoute le vieux et je me dis, non, il confond sa vie avec un vieux west earn de Ford, c'est dingue...

Parce que le truc, c'est que, de cette jeune femme sont tombés fous amoureux deux frères...
Hohoho ! C'est pas vrai ! que j'pense... Il me fait le coup de la guerre fratricide entre deux cow boy. Et à l'écoute des tremolos qui se font dans sa voie, je comprend que c'est pas de la blague... Qu'il me raconte ça comme si ça s'était passé hier, que c'est son histoire...
Bref, je saute les détails que je n'ai d'ailleurs pas trop compris. La fin de l'histoire, c'est que Marie Hélèna à été contrainte de retourner vivre à Buenos Aires et qu'elle à finis par y mourir, à 42 ans, me dit-il...

Silence.

Alors là ! si on m'avait dit qu'un jour, un vieux cow boy me raconterais un truc si beau, sur l'amour, la vie et la mort, d'autant plus beau que c'est dit par quelqu'un comme lui, je l'aurais pas cru ! Tout ça en mangeant des empanadas aux artichauts et en buvant la bière du coin, à l'ombre des arbres, près d'un ruisseau où des gosses jouent, non mais ! N'importe quoi ! C'est trop quoi ! D'autant plus que de mon côté ça n'est pas de tout repos à ce niveau là, ces derniers temps... il me réchauffe le coeur comme il peut pas imaginer... Ce que je me dis, c'est qu'aussi injuste soit la vie parfois, elle reste d'une beauté à toute épreuves et rien que pour tout ça, eh ben, c'est déja pas mal...

Enfin... Woualala !

Et voilà, on à finis la journnée à dos de cheval, au frais de la princesse, le papy aimait bien ma trogne et surtout mes oreilles, je crois.
Au final, il me choisit mon cheval éxprès, il me regarde bien et... il en prend un terrible ! Un noir aux pieds blancs, il s'appel "Julio", comme mon troisième prénom "jules"... Tous me disent que celui là il est "lindissimo" -magnifique.

Noël.

"Julio"

J'ai plus aucune apréhension, Mihail (qui a fini par revenir) me brieff vite fait sur la marche à suivre pour diriger Julio et le reste va tout seul, j'aurais jamais crus que c'était aussi simple... Cataclop, cataclop, on monte en haut de la montagne, le soleil se couche, tout est rose, "Polo the kid" en peu plus de bonheur et de se répéter:
-"Tu est en train de réaliser un de tes plus grands rêves de gosse !"

Héhé !

Voilà, voilà,

J'crois que j'ai pas trop mal rattrappé mon retard là, même si j'ai pas pus parler du "trans patagonie", le train qu j'ai pris pour retourner sur la côte. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois !



Mihail et le jeune gaucho qui nous guidait pour chevaucher.

mercredi 19 décembre 2007

Les yeux dans le vent (ça picote)

Alors d'abord, bonjour les petits kikis.

Je dis les "petits kikis" parcequ'aujourd'hui j'ai bien la pêche et quand j'ai la forme, j'utilise des surnoms débiles pour désigner le reste de l'humanité. Ceux qui me connaissent me reconnaîtrons bien là.

Ce faisant, où suis-je ? Que fais-je ?


Où est-ce? qui est-ce ?
5 trilions pour celui qui me répond juste (à la première question bien sûr!)


Ça, c'est le genre de question que je me pose presque chaques jours que le petit Jésus fait en ce moment...

Mais bon, moi je devrais pas trop me les poser, puisqu'à priori je sais à peu près ce qu'il en est.
Par contre, vous, vous savez pas.

Eh ben en ce moment, là maintenant, je suis à Puerto Madryn, au sud de la Patagonie, en Argentine...
J'y fais une étape entre les Andes et la Terre de Feu.

Et j'peux vous dire que c'est une plutôt belle étape ! En fait, je suis au milieu de l'un des nombreux parcs patagoniens. Plus précisemment dans celui de la Péninsula Valdes. Hier, j'ai donc été dire bonjour aux Baleines franches, aux pingouins , aux lions de mers, au phoques, bref je suis aller saluer une foule de gens bizarroïdes.

La maison des Baleines :

Oui, je suis aller dans la "maison des baleines" (en vrai, la baie s'appelle "puerto piramides", réference faite à la forme des falaises qui la borde). À vrai dire, j'ai plus eu l'impression d'entrer dans un temple ou une église que dans une baie normale.


Une "pyramide" (à droite).


D'abord il y'a l'austerité du paysage, cette grosse piscine qu'est la baie est entourrée de falaises blanches et ocres, toutes nues, c'est la pampa qui s'arrête enfin, seul quelqu'un d'aussi fort que l'Atlantique pouvait la stopper...
Et puis le bleu de l'eau, turquoise d'abord, puis profond et enfin royal, ce confond parfaitement avec celui du ciel. Seule la terre, qui les séparent, nous rappelle que nous ne sommes pas en plein ciel.Ou plutôt au milieu d'une boule, toute bleue.
À partir du moment où on prend le bateau qui nous emmène voir nos grosses amies, plus un bruit, plus un son, chacuns se met à observer un silence religieux, rien, même les quatres énormes moteurs du bateau semblent tout faire pour ne pas déranger les géantes, quelqu'un à appuyer sur le bouton "mute". Et de ce pieux silence naît petit à petit un nouveau son, régulier, tranquille... Wouuuuuuuuuush wouuuuuuush, qu'ça fait une baleine, c'est la prêche du cétacé, alors on l'écoute, attentifs, transits. Elle expire, elle inspire... et à chaques fois c'est comme si tout l'air du monde allait s'engouffrer dans ses poumons.


"Bleu sur bleu plus noir au milieu".
Paul Lacoste



Et puis elle se montre, curieuse, elle sort sa grosse tête de grosse vache de l'eau et derrière elle, son énorme queue émmerge, de sorte qu'elle se tient comme ça, en équilibre sur l'eau, une banane en fait.

"-C'est une maman", nous dit le guide. ben oui! Le petit pantagruel finit par se montrer lui aussi !

Wooooooooooohaaaaaaaaaaaa!!!!


J'ai cinq ans, j'suis devant ma télé, dans la lucarne un petit bonhomme nage avec une baleine, je rêve... 20 ans plus tard, elle est là, devant moi, j l'avait tellement attendue...


Ouais, ça fait plutôt plaisir ! En fait après avoir vécus ça, on à plus le sentiment d'avoir rêver qu'autre chose.

Mais je commence à être sérieusement habitué à ça ! Sans pour autant être blasé! Ahah ! 'du tout !

Aller, j'vous éxplique.

Entre le moment où j'écris et celui où j'avais arrêté la dernière fois, il s'en est passé des choses !

Ouais.

J'ai quand même passé pas loin d'une semaine dans les Andes !

Est ce que je vous avait dit que je m'y suis prommené avec des copains trouvé sur le chemin ? Il y'avait Mihail, un New Yorkais d´origine roumaine et J.B, un français vivant au Québec. Ce sont deux bons amis qui étudiaient tout les deux à Buenos Aires ces cinq derniers mois. Ils profitent de leurs derniers jours ensembles en Argentine, pour se faire une bonne sortie en montagne. Direct, à l'entrée du bus, J.B entend mon accent français, il m'a reperé, on sympathise !

Arrivé dans les Andes après 20 heures de bus, Mihail se met en tête de partir immédiatement en haut, dans la montagne. HOuuuuhais... je t'aime bien, Mihail, t'as l'air sympa quoi... Mais là ta motivation : non.

J'arrive donc à les convaincre de passer une nuit tranquille de repos avant d'attaquer la marche.

C'est marrant, je trouve que ça fait comme dans les films. Deux mecs partent pour un W.E en montagne, ils rencontrent un troisieme type qui part faire la même chose qu'eux. Arrivés sur les lieux, tout est splendide, il fait un temps magnifique. Ils choisissent de partir le lendemain et évidemment, le lendemain : il fait un temps dégueulasse.

Comme dans les films, ils décident de partir quand même et puis voilà, ils oublient de faire LE truc important, quand tu pars faire une rando en montagne : regarder la météo...

Alors c'est sûr, on était les seuls sur le chemin du refuge, tranquilles ! Ah si, un couple d'anglais nous croise au bout d'environ trois heures de marches :

-Vous allez au refuge les gars ? qui nous disent, "it´s really snowy up there, guys"...


"Snowy"


Ah bon, snowy ? Pourtant, depuis qu'on est partis, le ciel s'est dégagé... La vallée est vraiment de toute beautée, les lacs rayonnent des éclats du soleil, les oiseaux chantent...
On continue, evidement :

-Ciao, ciao, les anglais !

La marche continue, on arrive dans une forêt majestueuse, encastrée entre deux montagnes, y'a des cascades, des ruisseaux partout, des piverts noirs et rouges énormes et super beaux. C'est génial ! On est au paradis des scouts !
Mihail, J.B et moi, on dit rien, on avance, heureux, avec le sentiment d´être les derniers des trappeurs.
Et puis, ça commence à monter, voir à grimper même... mhmh, ouais, on nous avait prévenus que sur la fin ça s'arrangeait pas. Mais en fait le vrai problème, c'est pas ça... Voilà: il commence à neiger.
Alors au début on est content, on joue avec la neige et tout, on fait des blagues. Après tout on est censés être en été, donc rien de grave !
Mais la neige n'a pas l'air d'avoir envie de jouer... Ça tombe de plus en plus, on est sortis de la forêt depuis longtemps, ça grimpe vraiment, on doit être à 1500 ou 1600 mètres et on voit pas à dix mètres... Mihail fait que de glisser, s'agirait pas de tomber, sous nos pieds, c'est plutôt raide. Je le tient constamment près de moi, je le rattrappe souvent. Avec nos vingt/vingt-cinq kilos respectifs de bardas (n'importe quoi de prendre tout ça avec soi, je sais), les gars fatiguent, ça caille et on en voit plus vraiment le bout... Petites sueurs... Je suis le seul à encore avoir la pêche... Bon, je prend les devants et je décide de faire une pause. Malgré la neige qui continue de tomber drue et le soleil qui va bien finir par se coucher derrière les montagnes : il faut absolument qu'on mange quelque chose, on brûle des calories comme c'est pas permis avec le froid et l'effort et on s'en rend même pas compte.
5 minutes plus tard et trois barres de céréales bien sucrées chacuns, tout ça arrosé d'un bon litre de flotte récupperée dans une cascade, on repart.
C'était le bon choix, en fait on se laissait crever de faim sans s'en rendre compte ! On était trop pressé de rejoindre le refuge à cause de la tempête !
Après ce petit goûter, bien qu'encore assez fatigués, les gars se remettent à marcher comme au début, impeccable, plus que deux kilomètres et on y est ! Au bout d'une dernière heure fort longue, foide et superbe à la fois, le refuge est là : "EL Frey" ! Petite maison de bois au bord d'un magnifique lac en partie gelé (ce n'est qu'ensuite que j'ai appris qu'il s'était mis à geler dans la journnée, le coup de froid à été vraiment fort).
On arrive dedans, exténués (oui, nos sacs n'étaient pas du tout appropriés). À l'intérieur, peu de gens, ils sont tous arrivés dans la matinée, quand le temps était encore ok en fait...
Ouah ! On est contents !
Chocolat chaud, lentilles au lard, maté, bière et vin, c'est la fête !
Les gens du refuge sont bien cools, c'est bien des sauvages de la montagne, ambience...
On parle beaucoup et finalement, dodo. Bien frais le dodo, malgré les dizaines d'épaisseures de pulls... Et puis tempête toute la nuit !
Au petit matin, oh magie ! il fait un temps de fou ! c'est su-perbe !
En fait on ne pouvait rien voir hier, mais on est au milieu de dizaines de pics superbes qui doivent monter de 2000 à 2500 mètres ! et puis y a plein de neige, mais avec du soleil cette fois !
Avant de redescendre, on décide de monter tout en haut de lún deux, il à l'air facile. Seulement "l'air", en fait... Ça nous prend facile une heure et demi, mais une fois arrivés en haut, avec des deux côtés le vide, une vue de fou sur les Andes, un silence de maniaque, des lacs, des forêts, du vert, du blanc, du bleu, des cascades autant que tu veux : Joie ! Bonheur ! I am ze King of Ze World !


A nous deux Jack London !


Bon, j'arrête là, je dois aller prendre mon bus pour ma dernière étape avant la Terre de Feu et Ushuaïa, Rio Gallegos. J'en ai pour une bonne quinzaine d´heure, facile 1200 kilomètres, c'est dingue ! J'arrive pas toujours bien à me rendre compte de ce que je fais !

Enfin, la prochaine fois, je vous raconterais ma journée passé avec des gauchos à faire du cheval dans les montagnes, en écoutant des vieilles histoires de pistolleros et d'une jeune femme, institutrice du village, dont deux frères étaient amoureux, il y'à bien longtemps de ça maintenant, yep ! (si si, je vous jure, c'est vrai !)
Il faudra aussi que je vous éxplique comment j'ai fais pour traverser la pampa, direction l'atlantique, tout en écoutant des chant d'indiens Mapuche... Quinze heures d'un train que personne ne connaît, à part les Argentins, en dernière classe (il y en a au moins cinq différentes!), le "trem patagonico". Héhé!...

Aller ! J'y vais !

Désolé pour l'orthographe, je corrigerais plus tard !

Ciao ciao !

Hasta luego ! Yiiiiiiiiiipiiiiiiiiiiiie !

jeudi 13 décembre 2007

L´Atlantide (suite)

Yo,

Je finis de vous raconter mes aventures à B.A depuis la ville de Barriloche, dans les Andes.

Arrivé à Buenos Aires, je rencontre Seb, un français qui est mono de ski depuis 5 ans dans les stations du bout du monde, Ushuaïa, les volcans du Chili etc...

Plutôt impressionant et surtout très bon pour moi tout ça ! Je pouvais pas rêver mieux qu´un gars aussi expérimenter sur l´Amérique du Sud et puis il est vraiment cool. Bon, après, il à l´attitude, le comportement du mec un peu fatigué de voyager. Ça peut se comprendre, 5 ans a vivre entre le Chili, l´Argentine et la France, ça ne doit pas être de tout repos !

Quoi qu´il en soit il est carrement gentil et souvent, durant les deux jours que j'ai passé avec lui à me balader dans les plus beau coins de B.A, son masque tomberas, laissant place à une personne réelement amoureuse de l´Argentine, avec soupirs face à un truc qui lui plaît et tout le tralala... En fait il repart en France dans quelques jours, alors il est déja nostalgique, je comprend... Mais bon, en ce qui me concerne, c´est tout bénefs pour moi... il devient ainsi mon guide pour la visite de B.A, et quel guide ! Je fais en deux jours avec lui ce que certains font en deux semaines de déambulations approximatives... Je découvre le quartier historique de San Telmo, la Boca, les grandes places comme la Praça de Mayo (attention, les noms propres que je donne sont approximatifs, eux aussi) .
-Seb

Cette ville, petit bout d´Europe perdue á des milliers de kilometres du vieux continent, me donne l´impression d´avoir découvert l´Atlantide !
C´est une bouffé d´air frais, je sors de Babylone, Sao Paulo la folle, pour retrouver un semblant de calme et de beauté bien "old school", je suis aux anges...

Buenos Aires, oui oui, c´est du Bon Air !

mardi 11 décembre 2007

L´Atlantide

Bonjour !

Voici maintenant trois jours que je suis en Argentine, à Buenos Aires : Splendide !

Reprenons depuis le début.
Je suis donc partis de SAO vendredi dernier. Première bonne nouvelle : le bus n´a pas une, ni deux, mais trois heures de retard ! J´adore. Sachant que je dois me préparer psychologiquement aux 33 heures de bus qui m´attendent, ce petit contre temps est idéal. Ces trois heures de plus d´avant voyage me permettent donc une introspection de mes dispositions mentales assez approfondies.

Que du bonheur de squatter la gare routière de Sampa... Enfin, prenons les choses du bon côté : je me suis fait des copains ! Des jeunes, des vieux, tout le monde engage la conversation à propos de tout et rien, surtout de rien. On sent dans ces conditions que les gens sont ici passablement rompus aux règles de l´attente dûes à un retard quelconque... Plutôt que de râler on cause... Ça me va. Ok.

Arrive finalement le machin qui va m´emmener à Buenos Aires, ville dont je ne connais strictement rien, si on excepte son statut de capital de l´Argentine.
Je rentre dans le bus, il est deja deux heures et demi, je m´écrase, je m´endors...

16 heures et deux films innoubliables plus tard, on arrive enfin à la frontière... voici l´Argentine...

Bon désolé, mais je dois m´arrêter là.

Dans une heure et demi, j ai mon bus pour Barriloche, une ville au sud ouest de Buenos Aires, collée aux Andes. Oui, oui, c´est cool.

Je vous raconte la suite demain, promis !

P.S : Sorry, je ne peux pas mettre de photos pour l´instant, il me faudrait un adaptateur spécial que je n´ai pas. Bon à plus tard !

vendredi 7 décembre 2007

Petit topo

Salut,

Je me prépare à partir à Buenos Aires, d'ici quelques heures...

C'est cool

Du coup, pour l'instant, je n'ai pas vraiment le temps de vous parler de ma vie ici.

Je sors du Brésil pour la seconde fois, donc.
La première c'était le semaine dernière, c'était déja en Argentine mais aussi au Paraguay (oui oui, j'ai le tampon sur mon passeport, même si ça n'a pas été simple, puisqu'il à fallut réveiller les douaniers, qui n'en on rien à tapé, pour l'avoir ce tampon !). Enfin bref, c'était aux chutes d'eau d'Iguaçu, les plus grandes et grosses du monde (j'en suis quasi-certain, alors inutile de me contredire !), qui forment une triple frontière entre le Brésil, l'Argentine et le Paraguay.

C'était chouette, comme on dit.

Ce qui est sûrement tout aussi chouette, c'est que pour rallier Buenos Aires depuis São Paulo, j'en ai pour 33 heures de bus...

Rien, une étoile filante, un grain de sable au milieu de l'infini.

Et oui ! C'est ça le problème de l'Amérique latine, c'est grand, 'a vach' ! Mais ceci ne m'fais pas peur, puisque rien ne m'fait peur et c'est la fleure au fusil que je vais me taper cette corvée, car au bout, c'est le "bout".

Evidemment, je ne vais pas me contenter de Buenos Aires, non, moi je veux aller là bas, au bout du monde, à USHUAIA ! AHAH !
Parce que, malgré son nom, ce n'est pas le Finistère la fin du monde ! Non c'est la Tierra del Fuego (au passage, on admet tous gentiment et sans niama-niama, que "tierra del fuego", comme nom, ça en jette bien plus que "finistère", qui fait pas très original... J'imagine le premier qui la découvert : -Ah ben tiens ! C'est finis la terre ici ! Qu'l'a dû s'esclamer l'gars. Un génie, sûrement).

Bon, mais restons lucide, à savoir que ce n'est pas fait, hein, tant que j'y suis pas, on y croit pas, ok ?

D'ici là je vous laisse, parce qu'en fait je dois vraiment préparer mes affaires. Ces crétines n'y arrivent pas toutes seule (é pena...). Il est 20 heure et moi je par-z-à 23h30...

Donc :

Beijos todos et à la prochaine depuis l'Argentina !

jeudi 6 décembre 2007

Bonjour les amis

Oi ! carras, tch'udo bèèèèèm !? (Hey ! les gars, tout biennnnn-hannnnn ?)

Voila, je commence enfin à tenir un blog...

Bizarre, bizarre... Voilà trois mois et demi que je suis au Brésil, à São Paulo, et à chaque fois que j'ai voulus commencer à écrire un journal électronique, ça s'arrêtait grosso-modo à la page d'inscription du truc. Pourtant je tiens bien des carnets de voyages sur papier, mais bon, c'est pas la même chose...

Pourquoi ?

L'appréhension j'imagine, l'angoisse de partager des moments de ma vie et qu'ils soient lus et jugé par d'autres que moi (sans compter tout les :"roooooh... le cochon..." et les :"raaah...caca...", à cause de mon horrible orthographe).
Ce que je veux dire, c'est qu'à priori, un voyage comme le mien n'a pas grand choses à voir avec du tourisme peinard. Imaginez, un an a vivre dans un autre pays, sur un autre continent et tout ça au coeur d'une ville démente, c'est beaucoup d'investissement émotionnels, mine de rhin (oh ! oh ! t'as vus le jeu de mot ?).

Il y'a du plaisir, de la découverte, du dépaysement, comme vous vous en doutez. Et puis il y a aussi les doutes, les errances, les échecs... le pathos en somme...mon côté Jean Valjean/Cosette, quoi, même si la comparaison s'arrête là, je sais.

Alors est-ce que j'ai envie de partager tout ça ?
Est-ce que j'ai envie que vous sachiez que tout n'est pas rose dans la vie d'un étudiant à l'étranger, même ici, loin des turpitudes de la France, tranquilou au Brésil ?

Eh ben non, pas exactement.
Car en fait, sur ce blog, je ne vais parler que des trucs géniaux qui ne peuvent arriver qu'à un expat' comme moi.

Parce qu'à la vérité, il arrive quand même 90% de trucs super cools lorsqu'on débarque dans un nouveau pays (faites moi confiance pour les chiffres, j'suis quand même en socio!).

Et même les petites misères comme les galères d'argent, le nombre incalculable de fois où on se paume dans la jungle urbaine Pauliste, les problèmes de papiers etc...etc... même ça, la plupart du temps, la mémoire les transformes en souvenirs et les souvenirs en moments sympas-finalement-tout-compte-fait-à-bien-y-réfléchir ! (et ça parfois contre toute logique car ça n'a rien de sympa de ce perdre de nuit dans une favelas glauque de São...)

Donc, ce blogue va être sympa (autant que soit le peu... Ah bon ?).

Oubliez, "les misérables"!
Oubliez, "le retour des misérables" !
Oubliez, "la revanche des misérables"!

Car voici venir :

"Mr Plop en Amérique"

ou

"le journal du voyage de Paul Lacoste au Brésil et de partout ailleurs où il ira"