samedi 12 janvier 2008

Patagonie Express 999

Le fameux chapitre tant attendus du train.
(vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandires)


Reprenons là où j'avais vraiment arrêter, c'est à dire lorsque je faisais du cheval avec les cow boy et Mihail, mon roumain de new yorkais...

Après avoir sillonné les Andes sur mon fidèle destrier "Julio", nous avons finalement décidés de repartir...

Aaaah, "repartir", j'aime ce mot !

Bref,

Nous avons donc quitté El Bolson, le village des Gauchos, pour rejoindre Barrilloche, la "grosse" ville du coin, la station touristique.

Que pouvions nous faire ? Nous transformer definitivement en trappeur ? Partir à la conquête des sommets Andins ? Manger des castors ? Et des crottes de lapin (Peut pas m'en empêcher... désolé...) ?
Non, le mieux était de s'en aller, d'aller vivre de nouvelles aventures ailleurs, à l'Est, comme disait l'oncle Adolphe. Et pour ce faire, nous prendrons le "Trans patagonico". Un train magique tout droit sortis de "Galaxy Express 999" (mais ça c'est une référence que les moins de 20 ans [et encore] et les plus de 30 [quoique, j'en connais c'est des gogoles] ne peuvent pas connaître). Un engin, enfin un train, qui fait deux fois par semaines un voyage magique à travers la patagonie, pour parler comme dans les dépliants de "Look voyages".

C'est grâce à Mihail si j'ai pus faire ça et je ne l'en remercierais jamais assez.

En fait,en arrivant dans les Andes, il avait repérer qu'il éxistait une gare à Barriloche, moi, plutôt sceptique, je ne pensais pas qu'elle fût en état de fonctionnée. Comprenez, on était allé faire des repères autour du bâtiment. Ce qui en ressortait clairement, c'est que les rails étaient parfois tellement enfoncés dans la terre qu'il était bien difficile de s'imaginer qu'un train, de quelque importance fût-il, puisse se balader la dessus...

J'ai eu tort, c'est rare, mais j'ai eu tort... et Mihail avait raison... oui (ouah, ça fait mal d'avouer ! ça fait mal au ventre et ça pique la tête !...).

Quoi qu'il en soit, Mihail et moi avons de la chance. Nous arrivont le bon jour de la semaine pour prendre ce train, un samedi et il reste des places.
Petit dilemne vite régler à la gare, dans quelle classe allons nous voyager ? Il y'en a cinq. On choisit en toute logique la moins chère. En plus elle s'appelle la classe "touriste", c'est ce qu'on est j'crois : Nickel !

Trente Pesos pour faire pas moins de mille kilomètres, qui dit mieux ?(pour savoir combien ça fais en euros, on divise par 4,5 avec son petit cerveau).

Sur le quai, on est un peu dans l'expectative. Quelle gueule il à, ce bon "Tren Patagônico"?
On attend, une petite demi heure... autour de nous de plus en plus de monde arrive, des centaines de gens se massent, pour monter à bord du vaisseau intergalactique. La foule est assez bigarrée, des indiens (beaucoup. Ben oui, c'est pas chère !), des gamins en colonies de vacances, des marchands qui vont on sait où pour vendre on ne sait quoi et... pas un seul occidental, en tout cas on les voit pas !

On se croirait un peu dans "Star Wars" sur la planète de Luke Skywalker, avec tout ces gens "pas comme toi".

Haha !

Et donc, là tu commence à te dire :
-"Je crois que je vais faire un truc que les autres voyageurs ne font pas des masses !"

Petite fièrté mal placée d'Européen en manque de folklore, passons.
Et voilà qu'il arrive ! Le gros coco que c'est ! ohohoh...


Le coco eh !

Lentement, très lentement, un monstre d'acier, au moins cinquante ans au compteur et pas mal de rides, se déroule devant nous... Deux locomotives diesels, suivient d'un wagon cinéma, puis de la première classe, du restaurant, de la seconde classe, puis viennent les troisièmes classes et quatrièmes classes, on attend... Et finalement c'est notre tour, la classe "touriste". D'accord.


Le cinoche le plus moderne du monde.
(vous ne rêvez pas, c'est un écran 16:9 !)


La classe touriste, jolie nom pour désigner la "classe-rien-du-tout-mange-tes-crottes-de-nez".

-"Trente pesos pour aller des Andes jusqu'à la côte, tu disais ?" On comprend.

Mihail et moi on entre dans la bête, on est... comme des gosses ! Sourire radieux, inutile de se parler pour comprendre ce que l'un et l'autre pense : on a trouvé LE plan mortel pour voyager en Argentine ! On va passer plus de dix heures au coeur d'un moment important de la vie paisible des patagoniens : le voyage en "tren patagônico", pour retourner de la montagne et des stations touristiques, où les gens vendent leurs petits bijoux artisanaux et autres menus choses, au "pueblito" perdus en pleine Pampa.

Sur le quai les gens sont heureux, certes, de voir leur bon vieux transport arriver en gare, mais pas étonnés pour autant. Certains l'utilise toute les semaines pour leur petits boulots, ça se voit.


Le restaurant, pas mauvais.
Et puis y a des bonhommes déguisés comme à Mc Do.


L'intérieur est tout ce qu'il y a de plus rustique. Pour ce qui est de notre wagon en tout cas !
Des banquettes dures nous acceuils, on est serrés, il fait très chaud, ça ne sent pas très bon... En même temps, je dis ça maintenant alors que ces détails ne m'ont absoluments pas marqués sur le coup, tant l'éxcitation et le sentiment de nouveauté l'emportaient sur la moindre mauvaise impréssion. En fait d'éxcitation, la joie et le bonne humeur tout simplement ("le" bonne humeur... N'importe quoi, ces foutus yankees ont déteints sur moi...).

Et c'est partis !


Moi, dans le corail Gueugnon/Berkc plage


En tout cas, on nous a pas mentis, c'est vrai que c'est un wagon "parfait-parfait" pour le tourisme (le "parfait-parfait", j'ai pas fais éxprès de l'écrire mais je trouve que ça rend bien), ben oui, t'as pas de place pour t'assoir (comment ça s'écrit déja "s'assoir"? je sais que il' y a un truc qui cloche là...) donc tu as le temps de regarder ce qui se passe autour de toi, plutôt que de dormir comme un pingouin; si tu veux acheter des souvenirs, ben tout le monde en as à te vendre, suffit de demander hein, le mec si il faut il te vend son t'shirt "coca cola" des années '70, ou la casquette mickey de son fils des 80's, pour le coup vus qu'c'est son fils c'est moins vieux...

Oui, parceque là évidemment, les gens avec qui Mihail et moi avons voyagé n'étaient pas exactement le genre "propriétaire terrien" comme t'en trouve du côté de Monaco ou de Buckingham...
Le hic (qui n'en est pas un, vous allez voir), à ce propos, ce fût une rencontre entre deux rames du train. Deux jeunes indiens sont assis par terre à siroter des bières en jouant de la guitare...
Ils ont des bonnes têtes, au début, je ne fais pas attention à eux, je suis bien trop occupé à observer, filmer, photographier le paysage de west-ern qui défile sous nos yeux, les montagnes qui s'éloigne, les ravins, au fond desquels coules des rio bleu azur ou vert émeraudes, les chevaux en liberté avec leur poulains, les guanacos, les collines de la pampa qui réappairaissent peu à peu, le désert qui reprend ces droits alors que les Andes s'évanouissent au loin...


Le train quitte les Andes...
Et non, cette photo n'est pas de moi*.


-"Oh, regarde Mihail, des poules !"
(clique sur l'image pour la rendre grande)


YIIiiiiiiiiipiiiiiiiiiiiie !!!! YIIIIIIIIiiiiiiiiihAAaaaaaaaaaaaaaa !!!!

Je jure que c'est le genre de cris que tu as du mal à pas pousser quand tu vis ça; donc tu les pousses !
En plus les portes de sorties du train sont constamment ouvertes, alors tu te tiens comme ça, à l'éxterieur du train, tu guettes si des fois des desperados attendrais pas en haut d'une colline pour attaquer le convoit ! Le rêve.
Et puis derrière toi, les deux jeunes indiens qui jouent de la guitare en chantant dans un mélange d'espagnole et de leur langue ! Je les observes, ils m'invitent tout de siute à m'assoir avec eux. On comence à parler, ils m'éxpliquent que comme tout les indiens de Patagonie, ils sont Mapuches.

Et fiers.


Le pays Mapuech, la "Pampa", les gars...


Ils sont habillés bien grunge, avec des tatouages qui symbolisent leur peuple, leur racine et leur inssoumission. Ce que je disais à propos des propriétaires juste avant, c'esst que justement, ce sont eux les vrais maître de la terre sur laquelle je me balade, pas les têtes couronnées de l'internationale foncière et ils ne s'privent pas de me le rappeler. Ils me parlent du général Roca, celui qui les à soit disant "pacifier" dans le coin, mais eux ,ils ne le seront jamais, soumis, ils vivent chez eux et ce salaud de soudard n'a fait que perpétrer un génocide.

J'avais remarqué que dans chaques villes où nous nous étions baladé dans les Andes, beaucoup de rues ou de places portent le nom de ce triste militaire. Toutes sont taguées, sous le nom de Roca est systématiquement écrit "genocid", "nacion Mapuche", "independencia"...
A Barrilloche, une statue du Général est quasiment entièrement peinte en rouge, son socle entièrement tagué. Héros pour les uns, monstre pour les autres.

Pour ma part, je le considèrerait à présent comme un monstre, je crois plus les Mapuches que le gouvernement Argentin, qui, comme tout les gouvernements du monde fait ériger des monuments en l'honneur de bouchers, histoire de nous montrer quel exemple les peuples de la terre devraient suivre... (après vérification, c'est clair, ce Roca est un bel exemple de ce que la Terre a put porter comme ordures dans cette région du monde).

Et puis ils en viennent à m'éxpliquer d'où à où, leur terres s'étendent. Ouah la vache ! C'est vraiment toute la Patagonie, argentine et chilienne, qui appartient aux Mapuches.
Et ils voyagent avec moi, en classe touriste... dans des conditions de m****. De toute manière, il ne faut pas être indien en Amérique du Sud. Leur histoire n'est qu'une suite de tragédie et d'asservissement et ça n'est pas terminé, loin s'en faut.
Ils me font boire de leur bière, ils sont visiblement contents de me parler de leurs origines; c'est autre chose que d'écouter baver un breton, un basque ou un corse, sur leur tristes conditions de peuples asservis, alors qu'ils profitent pleinement des richesses du même système qui as et qui continus à écraser les indiens d'Amérique Latine... Excusez moi, amis bretons, basques et corses, mais c'est comme ça, vous n'êtes plus des indiens depuis longtemps maintenant.

Après cette discussion, mes deux nouveaux copains me proposent de les photographier et de les filmer pendant qu'ils chantent.

Je m'éxécute, ça commence, ça tourne... et là, Raaaaaaaaaaaaaaah !

Cauchemar technologique à deux balles : ma caméra tombe en panne !
Je suis hyper gêné, parceque j'ai commencé à les prendre en film et ils ont commencé à chanter! Du coup je ne dis rien et fait comme si ça tournait... et puis je ne les intéromperait pour rien au monde, ils chantent comme des casserolles, mais ce sont des chants mapuches qu'ils ont écrits eux même et ils les chantent en fermant les yeux. Ils croient en ce qu'ils chantent, tout ce que je comprend, c'est qu'ils font ça avec leur tripes; devant un inconnu qui pourrait aussi bien en avoir rien à faire de leur histoire... Et puis parfois y'a un mot en espagnol qui revient, "nacion Mapuech". Et je peux vous dire qu'ils n'hésitent pas à appuyer dessus convenablement, comme si ils parlaient d'une fille ou je ne sais quoi.

Merci.

Au fur et à mesure que les gars envoient la musique, d'autres personnes viennent dans l'entre deux rame pour les écouter, des enfants indiens, des mamans et des Argentins pur souche pas beaucoup plus richous que les autres.

Au milieu de tout ça, y'a moi, avec ma caméra pointée sur les musiciens, mais dont l'écran est éteint, j'ai l'air fin, surtout que les enfants hésitent pas à me poser des questions à ce propos...

D'habitude (et je fais ça depuis que je suis en Amérique), quand je ne veux pas répondre ou engager une discussion avec quelqu'un, je fais le con en mimant une sourdité inéxistante : je regarde la personne qui me parle bien dans les yeux et je me touche l'oreille, manière de dire: -"Désolé mais j'suis sourd comme un pot, mon pote".

Sauf que là j'étais en train d'écouter des types chanter, donc pas question d'envoyer les minots paître en faisant le sourdingue.

Nouvelle technique : on ne répond pas, ils n'éxistent pas plus que les moucherons qui volent au dessus de nos têtes, seul les chanteurs importes. Bon, c'est pas sympa mais ça fonctionne.

Enfin, quoiqu'il en soit et l'humour mis à part, le moment est fort, balèze. Un train qui fonce pour nulle part au milieu de la poussière du désert, les indiens qui chantent que cette poussière est à eux... Et moi, qui vais passer l'une des plus belles nuits de ma vie.

Tout simplement.

Aprés ça, je passe mon temps à errer dans ce train fantôme, les rames -toutes sans éxception, datent des 50's ou des 60's. Rien qu'au tons des couleurs (de l'imitation "bois" en plastique marron, du vert moquette, du bleu super passé) qui ornent l'ensemble de la bête, on pourrait dater le train plus précisemment qu'en l'analysant au carbone 14. Ca me rappel les bateux "Insula Oya 2" et la "Vendée" que je prenais pour aller à l'Île d'Yeu, avant.

Et puis, petit à petit, le rythme doux et repétitf du train prend le relais. Les gens prennent leurs aises, leur petites habitudes de voyageurs. Les bébés arrêtent de pleurer et dorment, les hommes installent des couvertures pour leur familles, les deux indiens boivent de la bière et moi, moi je suis sur le bord du train, hypnotisé par le paysage, détendu, je ne pense à rien d'autre qu'à tout ce que je pourrais faire si je m'arrêtais là, dans ces étendues gigantesques... Gaucho.
Je rêve les yeux ouverts, je vole au dessus de la Pampa... Je suis dans le "Galaxy Express"...



*: Parce que j'ai rien dit jusque là à propos d'une catastrophe technologique qui m'est tombée sur le coin de la bouche... Quand j'étais à Ushuaïa, les cartes mémoires de ma p'tite caméra étaient pleines. Pour les vidées j'ai demandé à un pote de les graver sur DVD, ce qu'il à fait... Dans l'affaire, j'ai perdus des vidéos (dont une à laquelle je tenais enormément puisque je filmais d'un bout à l'autre du train alors qu'il était en marche). Je suis tombé sur le poteau rose trop tard, j'ai beaucoup perdus dans l'affaire. ON EN PARLE PLUS, OK ????

Et le "poteau rose" c'est une blague, hein, je sais comment ça s'écrit...

1 commentaire:

Unknown a dit…

Putaing polo, bordel...Je lis tranquillement ce qui t'es arrivé, et c'est vrai que le moment est fort, meme si tout ça, ça m'est pas du tout arrivé(si, si.).Mais là bordel, j'ai sorti un tel souffle de mon nez à un moment en lisant tes peregrinations, que j'ai fait courir sur mon bureau tout le contenu de mon cendrier placé juste devant moi. Et vlan.